L'Unesco a inscrit au patrimoine mondial les monts de Tlemcen, le 18 mars 2016 à Lima (Pérou), soulignant l'importance de ce Label de «Réserve de la biosphère» conciliant la conservation de la biodiversité et le développement durable. C'est donc un nouvel atout pour une immense réserve forestière naturelle couvrant quelque 90.000 hectares qui englobe le parc national de Tlemcen d'une superficie de 8.225 hectares. «Cette inscription au patrimoine mondial est considérée pour nous d'abord comme un honneur, mais aussi une responsabilité et une fierté. Car il s'agit de partager des valeurs exceptionnelles uniques accordées au site à l'échelle internationale, notamment son soutien pour la science au service de la durabilité. Ce label de l'Unesco a finalement pu être décroché grâce aux efforts déployés par le wali de Tlemcen, Saci Ahmed Abdelhafid, et autres acteurs locaux, qui ont su enrichir le dossier de candidature pour l'approbation de ce projet parmi plusieurs autres présentés par près de 120 pays. Le dossier a été déposé en 2015 à l'Unesco pour acquérir cette reconnaissance de zone modèle. Il est à rappeler que la réserve de la biosphère est dotée de trois zones interdépendantes visant à remplir trois fonctions complémentaires se renforçant mutuellement. Premièrement, l'aire centrale qui comprend un écosystème strictement protégé qui contribue à la conservation des paysages, des écosystèmes, des espèces et de la variation génétique. Deuxièmement, la zone tampon qui entoure ou jouxte les aires centrales et est utilisée pour des activités compatibles avec des pratiques écologiquement viables susceptibles de renforcer la recherche, le suivi, la formation et l'éducation scientifiques. Troisièmement, la zone de transition qui est la partie de la réserve où sont autorisées davantage d'activités, ce qui permet un développement économique et humain socio-culturellement et écologiquement durable », a expliqué à notre journal le directeur du parc national de Tlemcen, Kazi Saïd. Pour sa part, le conservateur des forets de la wilaya, Mohamed Doumi, a souligné que cette inscription vise non seulement à créer une parfaite symbiose entre l'homme et son environnement, pour une meilleure exploitation des ressources naturelles, selon une politique de proximité en lien avec les riverains pour assurer créer un certain équilibre et un développement durable des espèces, mais aussi à créer une passerelle et un partenariat entre les pays concernés pour réaliser de grands projets visant à la promotion des forêts et la gestion durable des ressources naturelles, sans négliger l'exploitation ou l'atteinte à son couvert végétal qui nécessite un maintien de la biodiversité et la réalisation de bassins d'eau et la protection de la terre contre l'érosion et le stockage de carbone. A noter que la région forestière de H'fir et Tsarifet qui constitue un massif boisé continu de près de 11.000 hectares comporte une végétation associant chêne-liège et chêne vert avec des sous-bois souvent riches en espèces. Cette zone forestière cache des sites très agréables favorables aux activités touristiques telles que les colonies de vacances, les circuits pédestres et la chasse. La présence de microclimats dans les fonds de vallées des monts de Tlemcen a engendré une grande variété de paysages très pittoresques, à l'image de la cuvette de Ternyqui est une vraie curiosité de la nature. Rappelons aussi que les parcs nationaux d'El-Kala, Belezma (Batna), Bejaia, Djurdjura (Kabylie), et Chréa (Blida) sont déjà intégrés à la liste des sites protégés par le réseau mondial des réserves de la biosphère de l'organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), dans le cadre de son programme sur l'homme et la biosphère (MAB, Man and the Biosphère).