De plus en plus de bâtisses et/ou autres carcasses hideuses, non achevées, depuis plusieurs années, viennent masquer la magnifique façade maritime de la contrée côtière d'Aïn El Turck et ce, en suscitant un tollé de désappointement, parmi les riverains. Ce piteux constat est à l'origine de l'enlaidissement du paysage et de la perte de la noble réputation de cette zone balnéaire, qui a connu, jadis, sa renommée, à la faveur, entre autres, de l'impeccable alignement de ses prestigieuses petites villas fleuries et recouvertes de toits en tuiles rouges et vertes, ainsi que d'autres cabanons, pied dans l'eau, entièrement construits en bois. Nombreuses de ces villas ont été, depuis, démolies alors que d'autres sont en passe de connaître le même triste sort et ce, pour céder leur place à de hautes bâtisses lugubres, pour la plupart, dépourvues de la moindre esthétique, qui ont été érigées, assez souvent, en violation des normes universelles en vigueur. Ce malheureux état de fait a provoqué des conflits entre des riverains, qui se sont dressés, en vain, contre la détérioration du paysage de leur lieu de résidence et ce, en adressant des requêtes explicatives aux responsables concernés. Le laxisme manifeste des uns et des autres, ayant eu à gérer les destinées de cette contrée, a, fort malheureusement et en quelque sorte, favorisé l'étendue de ce massacre, qui va crescendo, au fil des jours. Les beaux paysages de cette partie de la wilaya d'Oran, qui n'avaient rien à envier aux illustres stations balnéaires du Vieux continent, se réduisent, insidieusement, en peau de chagrin. En effet, le regard du contemplatif est violemment agressé par les hautes façades, en ciment et/ou en briques, qui trônent sinistrement, des années durant, le long de cette côte en masquant la vue sur la mer. «Aucune véritable opération, qui mérite d'être signalée n'a été entreprise pour préserver la beauté naturelle des paysages. Pis encore, le massacre semble en toute vraisemblance, avoir été prémédité et autorisé pour des raisons que l'on devine aisément », a déploré avec une pointe de dépit, non dissimulé, un architecte à la retraite, ancien habitant de la localité de St Germain, située sur le territoire de la principale municipalité de cette région côtière, qui a été abordé ce sujet par Le Quotidien d'Oran'. Un son de cloche similaire, avec des déclarations, encore plus lourdes de sens, s'est fait entendre chez d'autres riverains contrariés, qui ont connu l'apogée de cette contrée dans le volet du prestige, acquis par le biais du mérite de la propreté de ses boulevards, de ses rues, de ses esplanades, de ses plages, du cadre de son environnement et surtout, à ce propos, des gaies façades de ses maisonnettes et autres belles habitations ceinturées par des jardins dégageant l'odeur de fleurs de différentes espèces, agréable à l'odorat du badaud. La décadence du paysage, de toute une contrée, représentant tout un pan de l'histoire contemporaine de la région ouest du pays, qui s'identifie, à travers, le foisonnement effréné de bâtiments et autres constructions, bouchant la vue de la façade maritime et ce, au même titre que la flagrante détérioration du cadre d'environnement, des illustres quartiers résidentiels envahis par des chopes, est vivement dénoncée par nos interlocuteurs. Ces derniers s'insurgent, également, contre l'avancée insidieuse de la bidonvilisation, qui a pris des proportions démesurées, voire incontrôlables, au point de grignoter des superficies considérables, sur les plages de cette côte, qui tombe en décrépitude.