La journée de protestation «spontanée» du personnel enseignant des lycées de la ville, qui était prévue, hier matin, pour soutenir le mouvement de contestation des contractuels, a été, finalement, reportée, à mercredi prochain. Ce report a été décidé à la dernière minute par les professeurs des lycées après des contacts avec les délégués du Cnapeste et du CLA qui ont annoncé le ralliement des deux organisations syndicales au mouvement de contestation. «Une grève nationale sera organisée, mercredi, dans les établissements scolaires», confient des sources syndicales. Durant la journée d'hier, une dizaine d'enseignants contractuels ont tenu, à partir de 10h, un rassemblement de protestation devant l'Académie où ils avaient scandé des slogans en faveur de la réintégration de tous les contractuels dans des postes permanents, a-t-on constaté sur les lieux. Les concernés ont brandi des affiches où l'on pouvait lire : «les contractuels agonisent en silence !». Les contestataires ont dénoncé la «hogra», tout en réclamant leur intégration systématique. Il est à rappeler que la détermination des contractuels, qui passent la nuit, dehors, dans un froid glacial, et sous la pluie, aux portes d'Alger, suscite un élan de solidarité, parmi les travailleurs du secteur. Après avoir entamé une marche de la dignité' le 27 mars dernier, à Bejaia avec pour destination le Palais présidentiel, à El Mouradia, les enseignants contractuels ont été empêchés d'accéder à la wilaya d'Alger, sur instruction du wali de la capitale qui a ordonné aux services de sécurité de stopper leur marche, le 5 avril en cours, dans la localité de Boudouaou, wilaya de Boumerdès, à 35 km d'Alger. Les contractuels observent depuis lundi dernier, une grève de la faim dans des conditions déplorables, ce qui a eu pour conséquence la détérioration de la santé de plusieurs grévistes dont certains ont été évacués, dans une situation grave, vers les établissements hospitaliers de Boumerdès. A Oran, ce sont les enseignants du lycée Pasteur, qui ont été les premiers à observer, jeudi dernier, une grève spontanée, en guise de solidarité, avec leurs collègues. Le pourrissement du bras de fer, entre le ministère de l'Education nationale et les contractuels, a eu un effet boomerang dans le secteur de l'Education nationale, non seulement à Oran mais dans toutes les wilayas du pays. Des actions de solidarité ont été, ainsi, signalées, dans plusieurs établissements scolaires, à travers le territoire national et le personnel enseignant semble, lourdement affecté par le sort réservé aux contractuels, empêchés par les services de l'ordre d'accéder à la capitale. A moins de deux mois des examens décisifs du BAC et du BEM, le secteur de l'Education nationale risque de s'embourber, dans les prochains jours, dans un malheureux conflit qui coûtera cher, non seulement aux élèves des classes d'examen mais surtout aux responsables du département ministériel de Nouria Benghabrit.