Soutien massif exprimé, hier, aux enseignants contractuels par la famille de l'Education. «Des sit-in ont été observés, dans ce sens à travers les 50 directions de l'Education du territoire national», fera observer le coordinateur national du CLA, Idir Achour. Au-delà des appréciations des uns et des autres relativement au taux de suivi de l'arrêt de travail à travers les établissements scolaires, jugé quand même «important» même si dans le fond, c'est une journée de protestation, en signe de soutien aux contractuels et non un débrayage, dans le sens plein du terme», comme le précisent les syndicalistes, il y a lieu de noter cet élan de solidarité, à l'endroit des contractuels. «Nous avons enregistré une participation d'enseignants de toutes tendances syndicales, qui ont tenu à manifester leur soutien aux contractuels, par principe et par égard à la profession», soulignent des syndicalistes qui ont appelé à ce mouvement de protestation. Parmi les enseignants qui ont observé le sit-in, hier, la plupart étaient confirmés à leurs postes depuis des années, certains classés à la catégorie 16, et n'avaient, en conséquence, aucun intérêt direct dans ce dossier des contractuels, mais ils apportent à ces derniers leur soutien total, parce qu'ils sont devenus par la force du temps, des «collègues». On a estimé dans ce sens qu'il y avait assez de place pour tout le monde, dans le secteur de l'Education, assurant que les besoins vont jusqu'à 50.000 postes. «La tutelle peut, ainsi, intégrer les contractuels et ouvrir le concours pour les nouvelles recrues», ont considéré, nos interlocuteurs qui disent ne pas comprendre cette fuite en avant et cette obstination à vouloir organiser ce concours qualifié, du reste, de «concours du malheur». En tout cas, pour les syndicalistes du CLA et du CNAPESTE, qui tiennent leurs conseils nationaux, ce samedi 16 avril, pour décider des suites à donner à ce mouvement de protestation, «le 3ème trimestre est sérieusement menacé si les pouvoirs publics n'interviennent pas dans ce conflit». La ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit a, de son côté réitéré, hier, son appel à la «sagesse» en direction des enseignants contractuels contestataires, les exhortant à réintégrer leurs postes de travail et participer au concours de recrutement qui aura lieu le 30 avril. «Aux enseignants contractuels contestataires, je lance un appel à la sagesse. Vous avez toutes les compétences et les chances de réussir à l'examen de recrutement», a déclaré, à la presse, la ministre, en marge d'un séminaire sur les Mathématiques conjointement organisé avec le ministère de l'Enseignement supérieur et la Recherche scientifique. Elle a rappelé, dans ce sens, que la Fonction publique en Algérie, comme partout dans les pays du monde, «exige de passer par un concours de recrutement, y compris pour les petites fonctions», précisant que l' «épreuve n'a pas été conçue spécialement pour eux ou pour une autre catégorie, mais elle obéit à la nécessité d'assurer l'égalité des chances, à tous les futurs fonctionnaires». «Il ne faut pas piétiner les lois», a-t-elle soutenu, exprimant en outre, son refus de «ce qui se passe dans la rue par respect à cette profession mais également par rapport à l'aspect humain». La ministre a relevé que l'Etat algérien a consenti «un grand effort», en accédant aux revendications de cette catégorie. Par ailleurs, Mme Benghebrit a saisi l'occasion pour appeler les contractuels «à ne pas se distinguer de ceux qui sont passés par cet examen et aujourd'hui sont enseignants intégrés». «Grâce aux contrats que vous avez obtenus, et à l'expérience que vous avez cumulée, vous êtes mieux préparés que les autres candidats», a-t-elle ajouté, les invitant à s'inscrire pour le concours de recrutement dont le délai expire, aujourd'hui (14 avril). En face, les enseignants contractuels qui poursuivaient leur mouvement de protestation campent sur leur revendication, à savoir une intégration «sans condition et sans participation au concours national de recrutement».