Le nouveau code de l'investissement entrera en vigueur avant juin prochain. C'est du moins ce qu'a affirmé hier le ministre de l'Industrie, Abdeslam Bouchouareb, à Abu Dhabi (Emirats arabes unis), à l'occasion d'un forum d'affaires organisé entre les deux pays. Le projet de code de l'investissement, dont le texte est en cours d'examen par l'Assemblée populaire nationale, devra aboutir avant juin prochain, a fait savoir à ce sujet le ministre de l'Industrie et des Mines. «Le gouvernement algérien a accéléré, durant ces deux dernières années, les réformes économiques pour booster l'économie, dont le nouveau code de l'investissement et de nouvelles mesures pour attirer les investissements, qui devront aboutir durant le premier semestre 2016», a affirmé Bouchouareb lors de l'ouverture du premier forum d'affaires algéro-émirati tenu hier à Abu Dhabi. Cette refonte du cadre juridique régissant l'investissement en Algérie s'inscrit, a rappelé M. Bouchouareb, dans le cadre de la politique du gouvernement à diversifier l'économie nationale dans une logique d'import-substitution. Le ministre de l'Industrie, faut-il le rappeler, avait présenté début avril en cours le projet de révision de la loi sur l'investissement devant la Commission des Affaires économiques de l'APN. En plus de ce projet, des textes devront être promulgués. Ils porteront sur les modalités d'application de certaines mesures ne pouvant être incluses dans ce code telles des dispositions des lois de finances ou des recommandations du Doing Business pour améliorer le climat des affaires, explique-t-on. A titre d'exemple, il s'agit d'introduire des dispositions facilitant le financement des PME, de stimuler leur compétitivité, de développer l'activité de la sous-traitance et d'adapter les politiques de la formation professionnelle. Annoncé depuis l'été 2014, le projet de code de l'investissement devra apporter plusieurs facilitations pour encourager l'industrie nationale en améliorant le climat des affaires. Il portera sur quatre volets essentiels : simplification des procédures, adéquation entre le système d'incitations et la politique économique, ajustement du cadre de régulation des investissements directs étrangers (IDE) et révision du statut et des missions de l'Agence nationale de développement de l'investissement (ANDI) laquelle devra jouer le rôle d'accompagnateur de l'investissement. L'actuelle loi sur l'investissement, faut-il également le souligner, a été promulguée en 2001 et modifiée une douzaine de fois. Par ailleurs, une usine algéro-émiratie pour la transformation et la production d'acier, dont le projet est mené en partenariat par deux groupes privés des deux pays, devra entrer en production en 2018 à Relizane, a appris l'APS à Abu Dhabi auprès des initiateurs du projet. D'un coût global de 300 millions de dollars, le projet est le fruit d'un partenariat entre le groupe privé algérien Bellazoug, spécialisé dans le bâtiment et l'importation des matériaux de construction ainsi que le tourisme, et le groupe émirati Bidewi Group activant dans la production et la commercialisation des matériaux de construction, selon la présentation de ce projet lors du 1er forum économique algéro-émirati tenu hier dimanche dans la capitale émiratie. Avalisé récemment par le Conseil national de l'investissement (CNI), le projet, dont le capital sera détenu à hauteur de 51% par la partie algérienne et de 49% par la partie émiratie, sera réalisé en 4 phases, ont détaillé les partenaires dans ce projet en marge du forum. Dans sa première phase de démarrage, prévue dans 18 mois, l'usine de Relizane produira des profilés d'acier et des barres pour le rond à béton (biellettes) pour une capacité de production de 600.000 tonnes/an, selon le manager du projet, Massimo Pellegri. Cette première partie du projet, qui coûtera aux partenaires près de 110 millions de dollars, va permettre de générer 650 postes d'emploi directs. Quant à la deuxième étape du projet, elle consiste au lancement d'une fonderie avec l'installation d'un four électrique, sachant que l'usine va transformer les déchets ferreux en biellettes. Cette phase devra être concrétisée au bout d'une année et demie après le démarrage de l'usine, c'est-à-dire dans un délai de trois ans. En outre, l'usine va récupérer les résidus ferreux pour les exploiter dans l'industrie de briqueterie. Une fois mise en service complètement, l'usine produira les dérivés et structures métalliques nécessaires pour les travaux publics et la construction, avec une capacité annuelle de plus d'un million de tonnes devant permettre de créer plus de 2.000 emplois directs. S'agissant du marché ciblé par cette usine, les responsables du projet ont expliqué qu'il s'agissait en priorité du marché national qui est «très porteur», mais peut aller à l'export une fois la demande locale satisfaite.