Les remboursements des deux caisses de sécurité sociale (CNAS et CASNOS) ont augmenté de 6,04% entre 2014 et 2015, avec une facture globale des remboursements durant la même période " d'un peu plus de 190 milliards de dinars ", a indiqué hier lundi M. Djawad Bourkaïb, directeur général de la Sécurité sociale au ministère du Travail. Il a souligné lors de l'émission " L'invité de la rédaction " de la radio Chaîne 3 " qu'il y a une maîtrise de la dépense. On s'achemine vers la couverture de la moitié du volume de remboursements pour les produits fabriqués en Algérie ", a-t-il ajouté. Entre 2006 et 2014, le taux d'évolution des remboursements a été de 16,25%, et ce " taux a été ramenée à 6%. Nous sommes dans les normes internationales ", a-t-il affirmé. Pour lui, il y a trois facteurs explicatifs de la hausse de demande de remboursement des médicaments: le facteur démographique, la transition démographique et tendance naturelle avec la hausse de l'espérance de vie. Il a expliqué par ailleurs que la politique nationale de remboursement des médicaments mise en place depuis dix ans est d'assurer " l'accès des assurés aux médicaments, des financements durables, et des mesures pour l'accès aux génériques ". Globalement, elle répond à trois grandes préoccupations, a-t-il souligné, à savoir assurer une accessibilité des malades aux traitements essentiels, mettre en œuvre des mesures contribuant à l'usage du générique et agir dans le sens du développement d'une industrie pharmaceutique nationale. L'autre volet de cette politique nationale du médicament est " la lutte contre la fraude et les abus au remboursements des médicaments". Il cite notamment les abus dans le remboursement de certains médicaments, ainsi que les bandelettes (pour les diabétiques) et en chiffres cela va " de 8 à 10% pour les abus de certains médicaments, cela va de 4 à 5 milliards de dinars sur les 190 milliards de dinars ". Il ajoute que " pour le seul produit des bandelettes, le coût des usages ou des prescriptions abusives est de 20 md de dinars/an. Il y a eu une réduction de plus de 30% en quantité, jusqu'à 5 md de dinars d'économie". "Parfois, ce sont des prescriptions en quantités importantes de la part de certains praticiens qui donnent des quantités qui vont au-delà des besoins réels des patients. Nous sommes en train de faire un travail pour sensibiliser les assurés et les prescripteurs", a indiqué M. Bourkaïb. L'une des mesures de lutte contre l'abus de médicaments remboursables est de décrypter l'historique des remboursements, qui sera ouvert aux pharmaciens pour leur permettre d'avoir plus de visibilité sur l'historique et jouer un rôle contre l'abus de médicaments". Sur la question du tiers payant, M. Bourkaïb a rappelé qu'il a été élargi "à toutes les catégories pour améliorer l'accès aux médicaments et aux soins". Actuellement, le dispositif compte 11,6 millions de cartes chifa, 10.700 pharmacies conventionnées, "ce qui classe l'Algérie parmi les pays où il y a le plus d'accessibilité aux médicaments", estime-t-il. M. Bourkaïb a rappelé d'autre part que la Caisse nationale de sécurité sociale (Cnas) a "mis en œuvre le tiers payant pour certaines affections et opérations chirurgicales, et la gamme va être élargie". Sur la liste des médicaments remboursables, il a affirmé qu'elle est "élaborée en toute transparence" par la commission nationale, avant d'annoncer qu'il y a 32 nouveaux médicaments remboursables, pour les maladies chroniques, de dermatologie, cardiovasculaires, d'ophtalmologie, dont 23 sont produits en Algérie, alors que 31 médicaments ont été déremboursés, car il y a des médicaments similaires fabriqués en Algérie, a faible service médical, et de vieux médicaments retirés à l'échelle internationale, comme l'oxacilline". Quant aux médicaments "indisponibles" sur le marché national, M. Bourkaïb a indiqué que "cela est un travail du ministère de la Santé", alors qu'il y a une "étude approfondie pour actualiser les marges, promouvoir le produit national, et le code datamatrix qui sera introduit pour la traçabilité du médicament et lutter contre la contrefaçon". Le directeur général de la Sécurité sociale au ministère du Travail a d'autre part affirmé, sur la question des transferts de malades à l'étranger, qu'il y a "un comité de prise en charge pour cela, c'est une commission qui doit décider de l'opportunité d'un transfert. Il y a une commission qui est souveraine, et c'est la Cnas qui décide", a-t-il rappelé, écartant tout "clientélisme ". Quant à la promotion du médicament fabriqué en Algérie, M. Bourkaïb a expliqué que 7,5 md de dinars ont été versés "en majoration pour l'incitation au médicament fabriqué en Algérie". Et, globalement, le système de sécurité sociale est " en équilibre ", a-t-il assuré, même s'il a indiqué que le déficit de la CNR est de 317 milliards de dinars, et " a été re-financée, car il y a une solidarité inter-caisses, qui a bien fonctionné. Les pouvoirs publics y veillent et il y aura toujours des prestations aux retraités ". La retraite anticipée " existe toujours, mais il y a une adaptation ", a-t-il par ailleurs affirmé sans trop cependant s'étaler sur les nouveautés dans ce volet. Enfin, il a assuré que 30.000 nouveaux adhérents se sont affiliés à la Cnas avec le nouveau dispositif.