Le Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP) a exprimé «sa déception» devant les propos du ministre de la Santé (MSPRH), Abdelmalek Boudiaf, tenus sur une chaîne de télévision privée, dans lesquels il a annoncé des «mesures de représailles à l'égard des praticiens grévistes». Dans un communiqué publié sur site internet, le SNPSP écrit : «Monsieur le ministre de la Santé a décidé de réagir au préavis de grève déposé le 10 avril 2016 par le SNPSP et c'est à la veille de la journée mondiale du travail qu'il a choisi de le faire en préjugeant de la légalité du mouvement de protestation, décidé par le conseil national, et proférant des mesures de représailles à l'égard des praticiens grévistes». Le SNPSP «tient à exprimer sa déception devant de telles déclarations dont l'objectif principal est de casser le mouvement de grève par le chantage et la menace». «Il dénonce également toutes les sanctions arbitraires, dictées par l'administration centrale aux gestionnaires d'établissements de santé, pour faire taire les adhérents du SNPSP à travers la ponction sur salaires, les demandes d'explication, les mises en demeure, les suspensions de délégués syndicaux, l'interdiction de l'affichage ainsi que le recours traditionnel à des relais syndicaux pour semer le doute et la confusion au sein de la corporation médicale», ajoute le syndicat. Le document publié sur le site du SNPSP fait état de la «démarche paradoxale» de la tutelle. Le syndicat rappelle que «la légalité du mouvement de grève des praticiens de la santé publique est reconnue formellement par le ministère de tutelle à travers la programmation d'une réunion de conciliation le 12 avril 2016 conformément aux dispositions de la loi 90-02 du 06 février 1990», alors que maintenant le «ministre de la Santé parle de grève «illégale»» et ««qu'aucun préavis de grève» n'a été déposé selon ses déclarations à la presse». Pour le SNPSP, le ministre de la Santé «ne peut nier la patience des praticiens de la santé, manifestée depuis son installation à la tête du secteur en septembre 2013, et les délais accordés par le SNPSP pour un règlement définitif des dossiers en attente de prise en charge depuis l'année 2011». «Il ne pourra pas également ignorer les écrits que le bureau national a laissés à son niveau, notamment celui du 13 avril 2016, dénonçant le retard accusé dans la prise en charge des revendications socioprofessionnelles, négociées déjà, et demandant son intervention personnelle auprès d'autres institutions telle que l'autorité chargée de la fonction publique, le secteur des finances, de l'enseignement supérieur et des services du Premier ministère pour le règlement de certains dossiers interdépendants». Tout en assurant «sa disponibilité au dialogue», le SNPSP «réitère son appel à l'ensemble de ses adhérents pour une mobilisation exemplaire afin de réussir les trois jours de grève prévus les 02, 03 et 04 mai 2016».