La réunion du conseil de wilaya, tenue jeudi au cabinet du wali, a été émaillée par un évènement singulier qu'on peut qualifier de clash entre le wali et le président de l'APC de Constantine à propos du dossier des constructions scolaires. Et cette sortie intempestive du chef de l'exécutif local a fait l'évènement parmi les nombreux cadres de la wilaya et les invités à ce conclave bimensuel. On savait déjà que les relations entre les élus de l'APC de Constantine et le wali n'ont jamais été au beau fixe et celles-ci ont été encore mises à rude épreuve ce jour-là lorsque les deux responsables ont, tour à tour, quitté la salle de réunion sous le regard de l'assistance composée des directeurs de l'exécutif, des chefs de dairate, des présidents d'APC et d'autres invités. Au commencement, le secrétaire général de la wilaya, M. Abdelkhalek Sayouda, qui demandait aux APC des comptes-rendus sur le suivi des dossiers examinés au cours de la réunion précédente du conseil de wilaya avait commencé par l'APC de la ville des ponts en demandant au maire des explications sur l'état d'exécution du projet des 7 groupes scolaires en construction au niveau de la commune et dont la livraison est prévue pour avant la prochaine rentrée 2016/2017. Il rappellera que le dossier en question a fait l'objet de multiples réunions à divers niveaux, «malheureusement, et c'est regrettable, a déploré le secrétaire général de la wilaya, ces projets n'ont pas encore été lancés. Et c'est seulement cette dernière semaine que nous recevons un écrit de l'APC dans lequel on invoque des raisons absolument inacceptables pour justifier le retard ou la non application des instructions données». M. Sayouda conclura en disant que ce sont des projets qui ont été carrément jetés aux oubliettes parce qu'ils ne font pas l'objet de suivi. «Et on peut dire que ces 7 groupes scolaires ne sont pas près de voir le jour», termina-t-il. A ce moment le wali est intervenu pour reprendre au vol le constat de carence fait par son collaborateur en interpellant les représentants de l'APC en ces termes et avec une certaine animosité : «Qu'est-ce qui se passe chez vous ? leur demanda-t-il. Nous vous avons donné tous les moyens demandés, nous faisons le travail à votre place, allant même jusqu'au ramassage des ordures que nous prenons à la charge de la wilaya. Jusqu'à quand cette situation pourra-t-elle durer ?» Le maire a pris alors le micro pour dire au wali qu'il charge sa collaboratrice, présente dans la salle qui est, dira-t-il, mieux informée que lui pour donner des explications sur ce dossier des constructions scolaires. Il n'en fallait pas plus pour électrifier le climat, car le wali l'interrompit tout de suite en lui disant que lui, le wali, n'a besoin de personne pour connaître la situation actualisée du moindre projet en cours au niveau de toute la wilaya et non seulement d'une APC. « Et vous, l'apostropha le wali, pour votre propre APC vous ne connaissez aucun projet. Moi je suis constamment ces projets et vous pas. Voilà toute la différence qu'il y a entre vous et moi». Ce disant, le wali a quitté la salle apparemment très en colère. Et il a été immédiatement suivi par le maire qui, se sentant vexé et rudoyé par le wali devant l'assistance, quitta définitivement et la salle et le siège du cabinet pour ne plus revenir laissant le soin à ses collaborateurs de poursuivre la réunion. Poursuivant l'examen de ce dossier et avant de passer à une autre daïra, le secrétaire général constatera également que les 18 classes en extension figurant dans les 7 groupes scolaires n'ont pas été lancées non plus, de même qu'une cantine scolaire dont la réalisation figure également au programme des constructions. Un grave risque de manque de places pédagogiques à la prochaine rentrée scolaire.