Appelé à la rescousse pour présider aux destinées du GCM qui a végété longtemps dans les divisions inférieures, Sobhane Bouchentouf est parvenu, contre vents et marées et au prix de gros efforts, à mettre le club sur orbite avec le sentiment du devoir accompli, en relevant le difficile challenge de l'accession. C'est un président aux anges mais qui garde les pieds sur terre qui s'est confié au Quotidien d'Oran, en dressant un état des lieux après le retour en Ligue 2 de son club de toujours. Au-delà du bonheur qu'il savoure, Sobhane n'a pas oublié les moments difficiles qu'il a endurés en ne cherchant nullement à tourner la page. Usant d'un franc-parler, il n'est pas allé par trente-six chemins pour vider son sac. Le Quotidien d'Oran : Après avoir végété en DNA, le GCM a concrétisé le rêve de tout Mascaréen. Qu'en pensez-vous ? Sobhane Bouchentouf: Une rétrospective est nécessaire. Il y a deux ans, sur insistance de l'ancien wali, j'ai pris le club avec cinq points seulement. Je me suis impliqué et je l'ai sauvé de la rétrogradation. La saison écoulée, par précaution, je me suis fixé le maintien par modestie et on a terminé à la quatrième place à cause de problèmes et l'état de la pelouse de l'OPOW. Nous avions à l'époque la meilleure attaque d'Algérie tous paliers confondus, et c'est un exploit rarissime de nos jours. Cette saison, j'ai mis le paquet en me séparant de deux coachs tout en sollicitant Yessad Mohamed qui est parvenu à redonner une âme à l'équipe en créant l'ambiance appropriée. De la sorte, nous étions à l'aise pour viser l'accession avec une phase retour favorable qui nous a permis de récolter douze victoires pour un nul. Donc, tout est redevenu jouable. Q.O.: Pourtant au départ, personne ne donnait guère de chances à votre équipe ! S.B: Effectivement, compte tenu des turbulences de tout ordre qu'a subies la formation, personne ne croyait à l'accession. Parfois, et c'est çà le sport, nous sommes devenus l'équipe à battre. Très souvent, la chance nous a tourné le dos, à l'exemple du point qui était largement à notre portée et qui nous manquait contre le RCBOR à domicile. Ceci nous a contraints à aller chercher les trois points indispensables à Khemis dans des circonstances pénibles, en raison de la menace de notre principal rival. Q.O.: A quel moment le Ghali a pris conscience de ses possibilités quant à jouer l'accession ? S.B.: La phase retour nous a permis de glaner beaucoup de points et ce, grâce à la progression de l'équipe qui négociait bien ses rencontres. Et c'est au milieu de cette phase que je me suis rendu compte que le coup était jouable. Q.O.: En Ligue 2, la mission du GCM ne sera pas de tout repos. Comment comptez-vous relever le défi ? S.B.: Il ne faut pas trop aller vite en besogne. Je ne peux pas parler de ce sujet car il faut d'abord reprendre son souffle et faire les comptes. Je dois récupérer mon argent avant de penser à l'avenir. Je ne reprends pas tant que ma situation ne sera pas clarifiée. A propos des finances, j'ai souffert durant la phase aller en l'absence de toute aide de la part de l'APC. A titre d'exemple, on doit savoir que l'IST, qui a effectué une mauvaise saison et rétrogradé, a bénéficié d'une subvention de 17 millions de DA. Et ce n'est qu'après l'implication du wali que la mairie nous a octroyé 8 millions de DA, c'est malheureux ! Je profite de cette occasion pour remercier le wali pour nous avoir soutenus dans les moments difficiles. Q.O.: Que pourriez-vous ajouter ? S.B: J'ai formulé un voeu depuis longtemps, et je réalise que je viens de le concrétiser avec l'aide de tous. Cela n'a guère été facile. Il a fallu consentir beaucoup de sacrifices pour y arriver, du courage pour surmonter des obstacles récurrents et de la patience avant de voir cet objectif se dessiner. Le GCM qui a accédé appartient à la population de Mascara à qui je dédie ce titre, tout comme à ma famille et aux autorités. Souhaitons, si Dieu le veut, que le club se trouve entre de bonnes mains la prochaine saison, surtout pour les vrais supporters qui méritent tous les égards.