Alors que l'été ne s'est pas encore installé, la hausse des températures de ces derniers temps fait que de nombreux Chélifois se sont rués vers la mer. Cependant, si de nombreux habitants du chef-lieu et de ses environs notamment ceux de la grande commune de Chettia disposent de véhicules, il est en autrement pour d'autres que seule la mobylette permet de se rendre à moindre frais à la mer. Mais la conduite des deux-roues a ses risques. Vendredi, aux environ de 21 heures, de retour chez lui à Chettia, un jeune motocycliste sur une Peugeot 103, a trouvé la mort à La Plâtrière, à quelques encablures de la ville de Bouzghaïa. N'ayant pas pu maîtriser son engin alors qu'il négociait un virage dangereux, il aurait percuté violemment la balustrade en béton aux abords de la route. Le choc était violent, le motocycliste qui ne portait pas de casque décéda sur le coup. Les pompiers de Bouzghaïa sont intervenus pour évacuer le corps vers la morgue de Chettia. Il faut noter que ce type d'accident survient très fréquemment au fur et à mesure que la canicule s'installe. De nombreux jeunes rallient le littoral sur ces engins de la mort, sans casque, et surtout roulent à des vitesses vertigineuses. Quelquefois, des paris fous sont organisés depuis l'embranchement Abou-Hassan-Bouzghaïa, sur une distance d'environ une dizaine de kilomètres. Une vingtaine de motocyclistes, voire plus, prennent le départ ; le premier à arriver raflera la mise. Des indiscrétions font état de 4.000 dinars. De quoi appâter ces jeunes dont la plupart sont des chômeurs. Selon une source sécuritaire, « des jeunes, parmi lesquels des mineurs, roulent à bord de scooters ou de simples motos sans même porter le casque de sécurité, envahissent chaque week-end le littoral de la wilaya. Souvent, ils sont deux à bord de ces engins. Ils n'hésitent pas à faire de la vitesse, sans respect du code de la route, mettant en danger leur vie et celle des autres ». « Il est difficile pour les services de sécurité d'agir dans ce genre de situation ; la seule action à entreprendre par la police ou la gendarmerie est la confiscation de l'engin». D'ailleurs, à chaque week-end la gendarmerie renforce son dispositif de contrôle notamment sur les conducteurs de ces deux-roues. Mais ces derniers ont très vite trouvé la parade pour « échapper » au contrôle. Il suffit de les voir se regrouper et attendre que le barrage soit levé, généralement avant 21 heures. Ils s'élancent alors à tombeau ouvert pour rentrer chez eux le plus tôt possible. Mais cette vitesse est souvent fatale. Sans casque ni assurance, le motard représente un danger réel aussi bien pour lui-même que pour les autres usagers de la route. Au sujet de l'assurance il faut souligner que beaucoup de compagnies ne couvrent pas les motos et peu de gens sont enclins de s'assurer lorsque c'est possible. Par ailleurs, si les deux-roues sont devenus une vraie tendance depuis quelque temps et un moyen de transport très prisé par les jeunes il faut reconnaître que de nombreux «motards» ont appris sur le tas à conduire une moto en l'absence d'école spécialisée, de moniteurs qualifiés et de circuit. Selon notre source sécuritaire, «le non-respect de la vitesse réglementaire, le non-respect du sens opposé à la circulation, les dépassements et les manœuvres dangereuses, le jeu au milieu de la chaussée, le non-respect du stop et de la priorité, le défaut de maîtrise et le changement de direction sans signalisation, sont les principales causes à l'origine des accidents causés par les motocycles sur les routes ». Un officier de la Protection civile nous dira au sujet des évacuations opérées à la suite d'accidents impliquant des motocyclistes «qu'en cas d'accident, les conducteurs peu habillés et non équipés, sont beaucoup plus exposés à des risques dramatiques. L'obligation du port du casque a été mise en place pour sauver des vies, en cas de chute et peut réellement éviter de graves complications ».