Paradoxalement, la tenue de la 19ème tripartite, réunissant le gouvernement avec ses partenaires sociaux (Patronat-UGTA) s'ouvre, ce dimanche, sous de bons auspices, avec une hausse puis un maintien de plus d'une semaine des cours du brut dans une moyenne de 50 dollars le baril. C'est un niveau jamais atteint depuis au moins six mois, et qui redonne quelques espoirs quant à une stabilisation dans des marges acceptables pour les pays producteurs. C'est, donc, dans ce contexte économique plutôt favorable pour l'économie algérienne que se tient cette réunion entre le gouvernement, le patronat et l'UGTA, autour de plusieurs dossiers prioritaires, dont la discussion et la mise en place d'un nouveau modèle économique, pour en finir avec la dépendance de l'économie nationale du pétrole. Cette réunion à laquelle participeront les walis, selon un communiqué des services du Premier ministre, «débattra du nouveau modèle de croissance économique» et des «nécessaires réajustements à apporter au système national de retraite». Au menu des travaux de cette rencontre, ajoute-t-on de même source, un bilan de la mise en œuvre, en 2014, du pacte économique et social sera effectué durant cette rencontre. Selon le Premier ministre Abdelmalek Sellal, cette réunion adoptera des décisions en faveur de la promotion de l'économie nationale», et cette tripartite ne devrait pas «toucher aux acquis sociaux». Il a, également, annoncé que le nouveau modèle économique sera adopté, lors de cette rencontre. Plus concrètement, la réunion de la tripartite «sera consacrée à l'étude des moyens de dynamiser et d'améliorer l'économie nationale ainsi qu'à l'examen du nouveau modèle économique (2016-2019)», a-t-il affirmé, lors de l'ouverture de la 17ème édition du Salon international du Tourisme et des Voyages (Sitev). Lors de cette rencontre, il est évident que les secteurs du Tourisme, de l'Agriculture, des Services et de l'Industrie seront, particulièrement, décortiqués pour ouvrir de nouveaux chantiers, mais surtout offrir des opportunités pour les investissements créateurs d'emplois. «Le développement du secteur du Tourisme fait partie des priorités du gouvernement, au même titre que l'Agriculture, l'Industrie et les Services», a indiqué M. Sellal, qui reconnaît que «l'Algérie traverse une conjoncture économique difficile du fait de la chute des prix de pétrole, sur le marché international.» Un consensus gouvernement-patronat-UGTA sera dégagé pour mettre en place le nouveau modèle économique, dont on sait, pour le moment, peu de choses, hormis le fait qu'il devrait introduire une autre conception économique qui sera basée sur le développement des secteurs créateurs de richesses et de valeur ajoutée, comme l'Agriculture, les Services dont le Tourisme et le redéploiement de l'Industrie. Il sera, également, question du dossier du Commerce extérieur, en particulier comment produire plus et mieux pour améliorer les recettes des exportations hors hydrocarbures et limiter, en même temps, les importations aux produits des secteurs producteurs et de consommation prioritaire. L'autre grand dossier qui sera abordé lors de cette tripartite sera celui de la retraite, en particulier l'éventualité d'un relèvement de l'âge de départ à la retraite, la retraite proportionnelle et celle anticipée. Si des voix syndicales affirment que le gouvernement ne va pas toucher à l'âge de départ à la retraite, toutes les options sont, par contre, sur la table. L'argument est simple: la Caisse nationale de retraite (CNR) boucle, difficilement les fins de mois, et un nombre encore plus important de retraités va, pratiquement, hypothéquer son existence, avec déjà un déficit très lourd compensé par une aide des deux autres caisses (CNAS et Casnos). En outre, les départs en retraite anticipée provoquent une situation, sur le plan budgétaire, intolérable avec une hausse des pensions contre une baisse des cotisations. Cette tripartite va, donc, étudier les différents mécanismes à mettre en place, une réforme en douceur du régime des retraites. Et, dans la foulée, les partenaires sociaux devraient donner leur feu vert à une hausse de 3%, seulement, de la pension de retraite au titre de l'année 2016, contre 6% demandés par la Fédération nationale des Travailleurs retraités (FNTR). En 2015, la tripartite avait décidé une hausse de 12% de la pension des retraités.