Le Premier ministre Abdelmalek Sellal a annoncé hier qu'une réunion de la tripartite (gouvernement-patronat- syndicat) se tiendra début juin prochain pour examiner plusieurs dossiers relatifs à la situation économique du pays. "La tripartite se réunira début juin prochain", a fait savoir le Premier ministre dans une déclaration à la presse en marge de l'ouverture de la session de printemps de l'Assemblée populaire nationale (APN) précisant que cette réunion adoptera des décisions en faveur de la promotion de l'économie nationale". Après avoir assuré que le gouvernement "ne touchera pas aux acquis sociaux", M. Sellal a indiqué qu'un "nouveau modèle économique sera pré- senté et annoncé en avril prochain". Il a précisé que le nouveau modèle économique pour la période 2016-2019 "fait actuellement l'objet d'examen". "L'Algérie maîtrise toujours les grands équilibres macro-économiques nationaux" en dépit de la baisse du prix du baril de pétrole qui oscille actuellement entre 30 et 35 dollars dans un niveau inférieur au prix de référence arrêté à 37 dollars/baril, a soutenu le Premier ministre soulignant qu'il "n' y aura pas de recours à l'endettement extérieur". Par ailleurs, la rencontre tripartite qui a tenu le 14 Octobre dernier à Biskra, sa 18ème édition a été axée autour de la nécessité de mobiliser et de renforcer l'outil national d'investissement pour bâtir une économie diversifiée et libérée de la dépendance des recettes d'hydrocarbures. Dans cette optique, la question du foncier industriel, principal entrave aux investissements, devrait être ''définitivement prise en charge dans les six prochains mois'', a assuré M. Sellal à l'ouverture des travaux de cette tripartite organis ée pour la première fois dans la capitale des Zibans. Evoquant, d'autre part, l'intégration de l'économie informelle dans la sphère formelle, le Premier ministre a vivement encouragé les acteurs de ce secteur à "déposer en toute confiance leur avoirs dans les banques et à déclarer leurs salari és non pas parce qu'ils sont obligés de le faire, mais parce qu'ils y trouveront avantage et pourront investir leurs moyens financiers dans le secteur productif". M. Sellal a rassuré, à cet effet, qu'"il n'y aura aucune poursuite judiciaire ni fiscale contre ces acteurs". Il a également réfuté des rumeurs et allégations selon lesquelles, les autorités auraient eu recours à cette mesure de conformité fiscale volontaire en prévision ''du changement de la monnaie''. Sur un autre volet, il a estimé " inconcevable que des travailleurs partent à la retraite à 50 ans ou moins car ils ont accompli 32 ans de services, alors que la Caisse nationale des retraites prend en charge leurs pensions ". De son côté, le secrétaire général de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), Abdelmadjid Sidi Saïd, a mis l'accent sur la nécessité, pour l'Algérie, de réussir la bataille économique avec sa dimension sociale, en "faisant face à un contexte international défavorable". Il a mis en évidence le rôle "important" que peut jouer, dans cette perspective, l'industrie nationale, ajoutant, à cet effet, que l'UGTA "considère que nous sommes intimement liés pour relancer l'industrie nationale et la placer dans la trajectoire d'une Nation qui a toutes les capacités humaines et matérielles d'atteindre le niveau industriel des pays émergents". Les organisations patronales ont, quant à elles, préconisé d'orienter les efforts de l'Etat vers les créneaux où l'Algérie poss ède des potentialités importantes notamment l'agriculture pour faire face à une situation économique difficile due à la dépendance aux hydrocarbures.