Plusieurs aides octroyées par les pouvoirs publics aux clubs de football dans le cadre de l'instauration du professionnalisme ont été détournées. C'est le ministre de la Jeunesse et des Sports, El Hadi Ould Ali qui l'a implicitement avoué. Il a indiqué que l'aide de l'Etat sera bloquée pour les clubs professionnels de football ayant failli à leurs engagements après avoir bénéficié de 10 millions de dinars pour l'acquisition d'un autobus. «Les clubs de Ligues 1 et 2 qui n'ont pas justifié l'achat d'un bus, verront l'aide de l'Etat de l'ordre de 2,5 millions de dinars par an bloquée pour l'exercice prochain. Si les pouvoirs publics ont tenu leurs engagements, il appartient aux clubs professionnels de faire de même», a indiqué le ministre, qui intervenait en séance plénière de l'Assemblée populaire nationale (APN) consacrée aux questions orales. Il faut relever que les clubs ont bénéficié de plusieurs aides financières de l'Etat depuis 2009, année du lancement du professionnalisme dans le football en Algérie. L'argent de l'Etat a été souvent détourné puisqu'il a été utilisé par ces clubs pour leur fonctionnement, alors qu'il était destiné à la formation ou à l'achat des autobus. Au lieu de demander des comptes à ces clubs, le ministère de tutelle les menace d'arrêter les subventions. Cette situation aurait pu être évitée si la direction nationale de contrôle et de gestion (DNCG) des clubs de football professionnel a fonctionné de manière sérieuse à la FAF. Une direction qui aurait pu permettre d'instaurer le professionnalisme dans le football. L'ancien président de la Ligue nationale de football, Mohamed Mecherara qui est expert-comptable de profession, était à la tête de cette direction avant de jeter l'éponge en raison des dysfonctionnements constatés dans la gestion du football et des clubs algériens. Aujourd'hui, le MJS devrait exiger des comptes de ces clubs mais aussi de la FAF dans la mesure où des sommes colossales ont été débloquées depuis 2009 sans que les clubs et la FAF n'aient réussi à instaurer le professionnalisme. Ils devraient d'abord rendre des comptes, six ans après la décision par le président de la République d'instaurer le professionnalisme.