«Il ne suffit pas de retirer parcimonieusement de la tirelire, il faut y mettre aussi». Boukhatem n'est toujours pas satisfait du niveau de recouvrement. Pour lui, l'amélioration des recettes à la trésorerie est à prendre avec des pincettes. En vieux routier de la gestion municipale, il ne se laisse pas mystifier par le triomphalisme de son petit entourage. Dès qu'un vice-président, directeur de division ou chef de commission, commence à verser dans le subjectivisme, il est stoppé net par le maire. « Ici, il vous est demandé de lire des rapports, de répondre à des questions précises, et non pas d'apprécier. Encore moins de commenter ». Il est vrai que le verbe qui est fait pour chanter et séduire a toujours fait partie de l'arsenal dont usent certains, y compris dans le cercle restreint de l'exécutif, pour faire diversion. Que de briefings, séances ou sessions APC ont tourné en rond à cause -ou grâce, c'est selon- de cet art de parlote et ce style de dissertation où l'autosatisfaction l'emporte sur l'autocritique, la vanité sur l'efficience. La méthode la plus sûre pour liquider ou diluer un dossier, le remettre dans les tiroirs, ou l'orienter dans le sens prémédité -tout dépend de- c'est de faire en sorte qu'il n'y ait pas de méthode dans la gestion d'audience. C'est cette rigueur de style imposée du haut de la tribune par le premier responsable de l'exécutif municipal, jeudi, lors d'un conseil élargi aux élus, qui ressort en premier lieu. Quand il était question de délibérations «évidentes», où il n'était besoin ni d'une consultation d'opinions ni d'un débat contradictoire, l'Assemblée n'a pas mis du temps. C'était le cas du 1er point inscrit à l'ordre du jour, à savoir : la budgétisation d'une subvention de wilaya au profit de la commune, d'un montant de 16,2 millions de DA, destinée à la réalisation d'un groupe scolaire de 12 classes dans la nouvelle cité des 1.430 logements à Canastel, où ont été installées dernièrement des familles issues du vieux bâti de la ville. Même traitement expéditif pour le point lié à la modification d'une délibération portant découpage administratif de la commune d'Oran en délégations communales. Il s'agit grosso modo des nouvelles délimitations des secteurs urbains, dont le nombre est passé de 12 à 18. Adjudication relative a la «pub» : ouverture des plis avant fin juin Cependant, le 3ème point, à savoir le recouvrement des créances relatives aux droits d'occupation des surfaces par les agences publicitaires, méritait beaucoup plus qu'une intervention succincte et purement formelle du directeur de la réglementation générale. Côté presse, aucun chiffre à mettre sous la dent : le montant des dus, le total perçu, le taux de recouvrement ? Mais aussi, qui doit (les personnes morales, s'entend) combien à l'APC ? Il faut dire que faute d'une rencontre, annoncée maintes fois mais remise aux calandres grecques, dédiée exclusivement à ce thème qui pèse plusieurs dizaines de milliards, le gros chantier d'assainissement du paysage de la «pub», avec tout son afférent en effets d'annonce se résume en cet avis d'adjudication diffusé, à voix très basse, et dont on a rien dit à l'assemblée générale de jeudi, sauf «l'info du jour», pour reprendre un chef de commission, faisant état du « retrait par des soumissionnaires du cahier des charges en vue de l'ouverture des plis qui aura lieu courant ce mois de ramadan». L'exécutif a mis ensuite sur la table d'autres dossiers de ressources financières, moins importantes par rapport au segment des panneaux publicitaires, mais précieux tout de même en cette conjoncture de vaches maigres et, surtout, à quelques jours de l'approbation du BS. La régie communale des arts et de la culture est née Ainsi, le conseil municipal a approuvé à l'unanimité la concession de deux parkings situés au CW33 à hauteur d'El-Barki et au jardin du secteur El-Menzeh (ex-Canastel). Un autre acte économique ayant permis à l'APC de mettre quelques sous dans sa tirelire, la session de métaux usagers et matériaux de rebuts au profit de l'Entreprise nationale de récupération de métal. D'une pierre deux coups : la commune s'est déchargée du double fardeau de la démolition et d'évacuation ayant ciblé les gares routières tout en gagnant un peu d'argent en vendant le lot de rebuts. Par ailleurs, l'exécutif municipal a approuvé à l'unanimité le projet de création de la Régie communale des arts et de la culture de la commune d'Oran, signant ainsi l'acte de naissance de cet organisme qui vient remplacer l'office dissous en démarrant sur de bonnes bases, à commencer par une assise juridique en bonne et due forme. Selon son statut, cette régie a pour mission, entre autres, l'organisation, la direction et l'administration de toutes les fêtes publiques et d'une façon générale l'animation culturelle et artistique de la ville d'Oran. Elle participe aussi à la célébration des fêtes officielles, nationales et religieuses, organise des concours, cycles de conférences, expositions, semaines culturelles, des semaines d'amitié avec les villes jumelées à Oran, etc. La régie est par ailleurs chargée de la gestion des infrastructures culturelles (salles de cinéma, théâtre de verdure, Conservatoire). Son conseil de gestion est présidé par le président de l'APC et est dirigé par un directeur nommé par arrêté du P/APC, approuvé par le wali. Au chapitre de la structure financière de la régie, il est spécifié que les comptes de la régie sont tenus en forme commerciale conformément aux dispositions 75-35 du 29 avril 1975 portant plan comptable national.