Il aura suffi d'une prise de conscience quant au problème de sous-recouvrement et sa mise à l'ordre du jour, dans l'agenda du conseil exécutif municipal pour secouer le cocotier de la Trésorerie communale. C'est le début de récolte : les recettes aux guichets d'encaissement ont enregistré un énorme bond durant les quatre premiers mois de l'année 2016. Alors que les caissiers chômaient jusque-là, ça se bouscule au portillon de la Trésorerie communale, depuis quelque temps. Les mises en demeure et les injonctions de payer ont eu leurs effets sur les mauvais payeurs. En un temps record, 83 milliards sont entrés dans les tiroirs-caisses, au titre des créances 2003-2016. Et la « performance » est appelée à s'améliorer, encore davantage, avec deux nouveaux dispositifs qui seront mis en action, à brève échéance, par l'Exécutif local de Noureddine Boukhatem. Premièrement : l'actualisation des droits de loyer -dont le tarif a été revu à la hausse- et l'instauration de nouveaux droits, adoptée, hier, mercredi, par délibération lors d'un conseil exécutif. Deuxièmement -et c'est de loin le plus consistant, en termes d'impact financier- : l'assainissement et la mise en règle du marché publicitaire, avec à la clé un nouveau cahier de charges et un nouvel avis d'adjudication, lequel sera diffusé, courant cette semaine. Cependant, si l'augmentation, légère mais fort utile quand même, des baux commerciaux et d'habitation du patrimoine communal est déjà un fait depuis l'Assemblée délibérative d'avant-hier, la mise à l'ordre du paysage Pub', en ville n'est pas encore une victoire conquise. Il est loin de la coupe aux lèvres. Les choses sont bien plus compliquées pour qu'on puisse se conformer aux normes par un simple cahier de charges et des textes accessoires. Le mal est profond. « Quand vous parlez d'anarchie en matière de supports publicitaires, vous faites dans l'autocritique modérée. La réalité est bien pire, si tant est qu'il existe pire que le mot anarchie », a répliqué, entre deux longs soupirs, le maire M. Boukhatem, à l'un de ses adjoints. La confusion est totale : il y a des annonceurs et des pseudo-annonceurs, des locataires et des sous-locataires, des « autorisés » et des « non-autorisés », des contractants, avant 2006, qui eux-mêmes se divisent en deux sous-groupes : les « reconduits » et les « non-reconduits», ceux qui payent encore et ceux qui ne payent plus depuis, les nouveaux arrivants, principalement de la capitale, sans qu'ils aient, forcément, une succursale ou une antenne à Oran, ceux qui sont « protégés » par une autorisation délivrée sous la table par le Secteur urbain, et ceux qui n'ont aucun papier mais qui sont « protégés » quand-même par les accointances et le « ne touche pas à celui-ci » Et dans ce bazar de panneaux publicitaires, sur voie publique, tout gabarit et tout type, enseigne et pré-enseigne de toute forme, toiles murales et morceaux de chiffon, affiches en bois, en carton, en métal rien n'est respecté : la liberté d'affichage est totale, autant sur le contenu que par rapport au site d'emplacement et l'harmonie urbaine. Le débat étant allé dans tous les sens, le maire a décidé d'ajourner ce point, lundi prochain, où un Exécutif restreint lui sera consacré, avec la présence de tous les acteurs concernés, dont le représentant des Domaines et de la DUC. Outre l'augmentation des droits d'occupation du domaine public, pour l'installation des palissades, les droits de travaux de fouille ont été, aussi, revus à la hausse, au même titre que les loyers des kiosques, ceux des locaux communaux occupés par des sociétés, le droit d'usage des infrastructures sportives, les droits de fêtes et cérémonies, en salles privées, les loyers des marchés couverts, entre autres.