Les maladies à transmission hydrique (MTH) sont toujours un problème de santé publique à Oran en dépit des efforts consentis à ce jour pour l'amélioration de l'approvisionnement de la population en eau. Les services sanitaires ont ainsi recensé depuis le début de l'année en cours 123 hépatites A dues essentiellement à la consommation de produits et d'eau polluée, a-t-on appris de sources autorisées au service prévention de la direction de la santé de la wilaya d'Oran. «Ces 123 cas d'hépatites A ont été causées par la consommation d'une eau insalubre. Les victimes sont recrutées dans toutes les catégories d'âge», précisent nos sources. Cette situation serait essentiellement due à la consommation d'eau polluée par des micro-organismes infectieux qui peuvent provoquer de graves maladies virales. Une enquête réalisée récemment par les services sanitaires avait révélé que 23% de l'eau des colporteurs était dangereuse en raison de la pollution de plusieurs puits qui alimentent les colporteurs et les citernes rouillées utilisées pour le transport de l'eau. Une eau polluée pourrait être à l'origine de graves maladies à l'exemple des dysenteries, la fièvre typhoïde, la méningite et le choléra. Il importe de noter qu'une bonne partie des cas d'hépatite hydrique sont recensés parmi les enfants scolarisés en cycle primaire. L'hépatite, terme général désignant l'inflammation du foie, a un certain nombre de causes infectieuses et non infectieuses. Deux des virus qui causent l'hépatite (hépatite A et E) peuvent être transmis par l'eau et les aliments ; l'hygiène est donc importante. Parmi les causes infectieuses, l'hépatite A et E sont associées à des approvisionnements en eau insuffisants ainsi qu'à un assainissement et une hygiène de mauvaise qualité, entraînant une infection et une inflammation du foie. Il y a lieu de signaler que l'eau transportée et stockée dans ces citernes en plastiques ayant contenu des produits chimiques ou non alimentaires est cancérigène et hautement toxique. C'est à ce titre que la sonnette d'alarme vient une nouvelle fois d'être tirée par la direction de santé qui met en garde contre la consommation à long terme de l'eau des citernes «jetables» utilisées pour le transport de produits hautement cancérigènes comme les résines et les liquides de coupe. Le service de prévention avertit que l'exposition à long terme et à des fortes concentrations à des particules chimiques présentes dans l'eau potable transportée dans ces citernes accroît les risques de plusieurs types de cancer, essentiellement les cancers de la vessie, du foie et du rein. Le risque est plus important pour les enfants et les femmes (en âge de procréer et pendant la grossesse). Les substances chimiques sont susceptibles d'entraîner un retard de croissance, une puberté précoce, une naissance prématurée, une infertilité, une ménopause précoce Outre le risque de cancer, l'eau polluée favorise la propagation des MTH qui font des ravages parmi la population à tel point que ces pathologies sont désormais considérées comme un problème de santé publique. Une eau polluée pourrait être à l'origine de graves maladies à l'exemple des dysenteries, la fièvre typhoïde, la méningite et le choléra. Le taux des maladies à transmission hydrique demeure élevé dans les wilayas de l'Ouest, en particulier à Tlemcen, Mascara, Aïn Temouchent et, bien sûr, Oran.