De l'eau claire et agréable au goût est vendue dans des citernes blanches en plastique, à travers le territoire de la wilaya, par les colporteurs, mais il ne faut pas se fier aux apparences. L'eau transportée et stockée, dans ces citernes en plastique ayant contenu des produits chimiques ou non alimentaires est cancérigène et hautement toxique pour les consommateurs. La sonnette d'alarme vient, une nouvelle fois d'être tirée par la direction de Santé qui met en garde contre la consommation, à long terne de l'eau des citernes «jetables» utilisées pour le transport de produits hautement cancérigènes comme les résines et les liquides de coupe. Le service de la Prévention avertit que l'exposition, à long terme et à des fortes concentrations, à des particules chimiques présentes dans l'eau potable, transportée dans ces citernes accroît les risques de plusieurs types de cancer et essentiellement les cancers de la vessie, du foie et du rein. Le risque est plus important pour les enfants et les femmes (en âge de procréer et pendant la grossesse). Les substances chimiques sont susceptibles d'entraîner un retard de croissance, une puberté précoce, une naissance prématurée, une infertilité, une ménopause précoce, pour ne citer que quelques-unes des conséquences. Outre le risque d'avoir un cancer, l'eau polluée favorise la propagation des maladies à transmission hydrique (MTH), qui font des ravages parmi la population, à tel point, que ces pathologies sont, désormais, considérées comme un problème de santé publique. Une eau polluée pourrait être à l'origine de graves maladies à l'exemple des dysenteries, la fièvre typhoïde, la méningite et le choléra. Le taux des maladies à transmission hydrique demeure élevé, dans les wilayas de l'Ouest, en particulier à Tlemcen, Mascara, Aïn Témouchent et bien sûr, Oran. Le taux d'incidence de ces maladies est de 56,89% à Tlemcen, 43,38% à Mascara, 29,82% à Aïn Temouchent et 22,81% à Oran. Les toxi-infections alimentaires collectives (TIAC), représentent près de 70% des MTH, suivies du HVA ou hépatite virale «A» avec 26%, la dysenterie (4%) et enfin la typhoïde 1%. Cette hausse de l'incidence est, essentiellement, due, à la consommation d'eau polluée où se trouvent des micro-organismes qui peuvent provoquer de graves maladies virales. Une enquête réalisée par les services sanitaires à Oran avait révélé que 23% de l'eau des colporteurs était dangereuse pour la santé des consommateurs. A l'origine de cette situation, la pollution de plusieurs puits qui alimentent les colporteurs et les citernes rouillées, utilisées pour le transport de l'eau. Il y a lieu de signaler que les services de l'hygiène de la commune d'Oran, prévoient le lancement d'une vaste campagne de contrôle des colporteurs d'eau, sur les axes menant vers les puits d'alimentation, notamment, à El Hassi, et Coca. Une autre campagne visant l'éradication des puits non contrôlés, sera lancée juste après le Ramadhan. Signalons, enfin, qu'au courant de l'été dernier une vingtaine de colporteurs d'eau ont été mis en demeure de cesser leur activité, dans le cadre de l'opération de contrôle initiée par le bureau d'Hygiène communal d'Oran. L'opération a révélé que les colporteurs contrevenants proposaient une eau qui peut constituer un danger pour le consommateur. Sur quelque 70 colporteurs contrôlés, il s'est avéré qu'une vingtaine, ne disposaient pas de la carte délivrée par les services concernés, ou ne respectaient pas les normes d'hygiène, en matière de transport de l'eau.