L'Algérie est-elle en train de gagner son pari de ramener la facture d'importation des véhicules neufs à 1 milliard de dollars contre 3,14 milliards, en 2015 et 5,7 milliards, en 2014 ? Les chiffres des Douanes, révélés par l'APS, abondent dans cette hypothèse puisque cette facture a reculé à 691 millions de dollars, durant le 1er semestre 2016 contre 2,13 milliards durant la même période de 2015, soit une baisse de 1,44 milliard. Même si théoriquement on est encore un peu loin des prévisions du gouvernement, Said Djellab, DG du Commerce extérieur au ministère du Commerce avait indiqué que l'objectif du gouvernement «est de rationaliser les dépenses des devises, avec un objectif de 1 milliard de dollars contre 3 milliards, en 2015» ; la tendance à la baisse doit se confirmer, davantage, pour les 6 derniers mois de l'année en cours. Si la valeur vénale des importations a baissé de 67,53%, les quantités importées, elles, ont chuté de 73,63% avec 47.484 véhicules importés, entre début janvier et fin juin derniers, contre 180.082 unités au 1er semestre 2015, soit 132.598 véhicules de moins, précise le Centre national des Statistiques des Douanes (CNIS). Selon les marques, et sans surprise, on retrouve Renault Algérie en tête avec 15.026 véhicules importés soit un peu moins de la moitié du contingent de 2015. Peugeot Algérie suit à la 2ème marche et Sovac Algérie complète le podium avec 5.714 unités. Suivent Kia, Nissan ou encore GM Trade. Diamal ferme le classement avec 17 véhicules importés contre 1.260, en 2015. Quant aux parties et accessoires des véhicules automobiles, la facture d'importation a été de 198,1 millions de dollars contre 201,15 millions, soit une légère baisse de 1,52%, précise la même source. Rappelons que le contingent des voitures éligible à l'importation pour 2016 est passé de 152.000 unités à 83.000. L'annonce avait été faite par le ministre du Commerce Bakhti Belaïb qui a expliqué que le quota reste suspendu à «l'évolution et l'impact des mesures» prises. Un nouveau contingent quantitatif qui sera partagé entre 40 concessionnaires, avec une facture globale ne dépassant pas le milliard de dollars. Le ministre, en guise d'explication, a évoqué les conditions d'octroi des licences qui doivent être accompagnées par un cahier de charges exigeant des concessionnaires, des investissements dans la sous-traitance automobile ou dans la production de ces véhicules sur le marché algérien. Un cahier de charges qui oblige, dorénavant, les importateurs à investir dans le secteur automobile comme c'est le cas de plusieurs concessionnaires qui ont signé des engagements avec des marques étrangères pour l'ouverture d'usines de montage, en Algérie. Pourtant, si le ministre revient sur cet aspect de la licence, il occulte les raisons qui ont poussé son département à revoir à la baisse le quota initialement annoncé. Le contingent des véhicules concerné par ces restrictions est celui destiné au transport de 10 personnes ou plus, les véhicules de tourisme et ceux dédiés au transport de marchandises. Les engins «professionnels» que certains importent pour le fonctionnement de leur entreprise ne sont pas concernés par le dispositif des licences.