Peut-on sortir du piège de l'économie informelle ? La réponse à cette question demeure difficile vu que presque tous les secteurs d'activité sont gangrenés par le commerce illégal qui représente une part non négligeable du marché national. Dans le seul quartier commercial de M'dina J'dida, à titre d'exemple, 20% des commerçants sédentaires exercent sans registre de commerce. L'expert Frédéric Lapeyre, spécialiste de l'économie informelle à l'Organisation Internationale du Travail (OIT), est attendu le 10 octobre prochain à Oran où il animera une conférence ayant pour thème : «Des solutions pour sortir de l'informalité : une nouvelle norme de l'OIT face au piège de l'économie informelle». Cette conférence organisée par la Chambre de commerce et d'industrie d'Oranie (CCIO) en collaboration avec l'Institut français d'Oran (IFO) sera une occasion pour expliquer la nouvelle recommandation de l'OIT sur la transition de l'économie informelle vers l'économie formelle. «L'économie informelle absorbe plus de la moitié de la main-d'œuvre mondiale et recouvre plus de 90% des PME, un chiffre qui ne prend pas en compte la myriade de micro-entreprises présentes dans les pays en développement ( ) De ce fait, des millions de travailleurs et d'unités économiques dans le monde souffrent de mauvaises conditions de travail et de l'absence de droits au travail. Peu d'emplois de qualité, une protection sociale inadéquate, une gouvernance médiocre et une faible productivité sont quelques-uns des obstacles auxquels sont confrontés les travailleurs et les entreprises pris dans le piège de l'informalité. C'est pourquoi cette nouvelle norme internationale du travail adoptée par la 104e Conférence internationale du travail a été qualifiée d'historique, parce que pour la première fois elle offrait aux Etats membres des conseils sur la façon d'opérer leur transition de l'économie informelle vers l'économie formelle. L'objectif de cette nouvelle norme internationale du travail est triple: faciliter la transition des travailleurs et des unités économiques de l'économie informelle vers l'économie formelle, promouvoir la création d'entreprises et d'emplois décents dans l'économie formelle et prévenir l'informalisation des emplois formels», précise-t-on dans un communiqué de l'Organisation internationale du travail.