Rebondissement dans l'affaire de surfacturation pour les abonnés ordinaires de la Sonelgaz. La fédération algérienne des consommateurs (FAC) demande une indemnisation des victimes de cette facturation et n'écarte pas le recours à la justice si sa rencontre, prévue cette semaine, avec la direction de la Sonelgaz n'aboutit à rien. Ils sont plus de huit millions d'abonnés concernés par cette surfacturation au niveau des primes fixes (frais d'abonnement) pour une durée dépassant les dix ans. En effet, l'étude technique élaborée par le syndicat national autonome des travailleurs d'électricité et gaz Sonelgaz (SNATEGS) au mois d'août 2016, a confirmé « la violation des directives de la commission de régulation d'électricité et gaz (CREG), par la surfacturation au niveau des primes fixes (frais d'abonnement) sur les factures de huit million abonnés dits « ordinaires », dépassant une durée de 10 ans ». Un dossier qui a été transféré par le partenaire social du groupe Sonelgaz au PDG du groupe pour procéder au redressement et au remboursement de chaque victime. Selon le président du SNATEGS, Mellal Raouf, contacté hier, « la Sonelgaz a redressé la situation suite à ce rapport du syndicat et tout est rentré dans l'ordre puisque la facturation répond actuellement aux prix fixés par la CREG, mais sur le plan de l'indemnisation, aucune suite n'a été donnée sur ce plan et cela relève actuellement de la société civile qui doit agir pour demander les indemnisations ». Le représentant du SNATEGS a confirmé que toutes les wilayas sont concernées par cette « erreur » ce qui représente plus de huit millions d'abonnés ordinaires à indemniser à raison de 100 à 120 millions de centimes par abonné, selon une estimation approximative, évaluée pour une durée allant de 2005 au mois d'avril 2016. Une somme énorme que la Sonelgaz doit verser à ses abonnés en guise de réparation de cette erreur. Dans son communiqué rendu public au mois d'août dernier, le SNATEGS a expliqué l'étude élaborée par une démarche entreprise dans le seul but de sauvegarder « l'image de marque de l'entreprise, et par devoir moral à la protection des droits des consommateurs ». Il a indiqué également que « le groupe SONELGAZ s'est contenté uniquement du redressement des primes fixes (frais d'abonnements) dès réception du dossier d'expertise, sans pour autant donner suite à notre doléance ». C'est la même situation qui persiste jusqu'à présent, selon le président du SNATEGS. Ce qui a obligé le syndicat à saisir la commission de régulation d'électricité et gaz (CREG), ainsi que l'Inspection générale des finances (IGF) et le président de la République pour inciter le groupe SONELGAZ à procéder au remboursement des victimes de la surfacturation et faire réagir la fédération algérienne des consommateurs (FAC). Cette dernière a rendu public un communiqué datant du 19 septembre, adressé au président directeur général du groupe Sonelgaz, M. Mustapha Guitouni, lui demandant de prendre en charge les abonnés victimes de cette surfacturation. La fédération explique également dans son communiqué que plusieurs plaintes lui ont été adressées par des consommateurs, spécialement ceux du Sud dénonçant des augmentations inexpliquées dans la facture de l'électricité et du gaz. Le président de la FAC, M. Zaki Hariz, contacté hier, a souligné, pour sa part, que la fédération a prévu une réunion avec la direction de la Sonelgaz cette semaine pour exposer le problème des indemnisations. « Si nous ne parvenons pas après cette rencontre à un accord qui arrange les deux parties, nous serons obligés à recourir à la justice en tant que partie civile ». La fédération devra également se réunir avec le SNATEGS pour avoir toutes les explications sur la surfacturation.