Le premier jour de la grève nationale à laquelle ont appelé plusieurs syndicats de la fonction publique a été « une réussite », selon les représentants des organisations concernées. Un taux supérieur à 70% a été avancé hier à 12h30 par la cellule de suivi de la grève qui a élu domicile au siège de l'Unpef à la place 1er Mai. Selon un représentant de l'Unpef, les estimations du taux de suivi au premier jour du débrayage national dans le secteur de l'Education nationale étaient de l'ordre de 71%. Parmi les wilayas citées, le taux de suivi à Alger et Ghardaïa était de 85%, de 83% à Skikda, 95% à Tlemcen et 88% à Tizi Ouzou. Du côté des syndicats de la Santé, le taux de suivi moyen avancé est de 72%, selon Dr. Lyes Merabet, président du Snpsp. Le débrayage dans les structures de santé publique a atteint son plus haut taux à Laghouat avec 95%. Dans d'autres wilayas, le taux enregistré était de 90% à Constantine, 85% à Tizi Ouzou, 70% à Ouargla et Adrar, 63% à Béjaïa, 84% à Alger, 27% à Annaba et 42% à Souk Ahras. « Nous sommes largement satisfaits de ce résultat au premier jour de la grève dans l'ensemble des secteurs concernés par ce mouvement salutaire pour l'avenir des droits des travailleurs en Algérie », affirme Dr. Merabet. La première journée de grève ne s'est pas passée sans couacs, puisque selon Lyes Merabet, plusieurs délégués et cadres syndicaux du Snpsp « ont reçu le jour même (lundi, ndlr) des convocations de la part de la justice ». Il s'agit, précise-t-il, des docteurs Chibane, Djenadi et Lahdir. Ce dernier, représentant du Snpsp à Zéralda, a reçu une convocation « en rapport avec une plainte déposée par le directeur du CHU de Mustapha Bacha », explique Dr. Merabet. « C'est une plainte en relation avec le rassemblement que nous avons effectué en mai dernier », ajoute notre interlocuteur pour qui « il est évident, compte tenu du timing des convocations, qu'il s'agit de nous mettre la pression ». Les syndicats autonomes reçus aujourd'hui à l'APN Par ailleurs, selon Dr. Merabet, les représentants des syndicats à l'origine de cette grève seront reçus ce matin par la « Commission de la santé, des affaires sociales, du travail et de la formation professionnelle » de l'Assemblée populaire nationale (APN) qui planche sur le projet du nouveau code du travail. Ladite commission avait entendu, hier et avant-hier, respectivement le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Mohamed El Ghazi, et le SG de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd. A noter que l'UGTA, par la voix du secrétaire général de la Fédération des travailleurs du textile et du cuir, Amar Takjout, a affirmé son total soutien à la mesure de suppression de la retraite proportionnelle pour « l'intérêt du pays ». Cette retraite proportionnelle (ou anticipée) devrait être maintenue, selon Mohamed Ghazi, à certains « métiers pénibles », dont une liste est en cours de confection par l'UGTA. La deuxième journée de grève nationale lancée se poursuit aujourd'hui. Un second round est prévu les 24 et 25 octobre 2016, si aucun écho favorable ne parvient aux syndicats, en particulier concernant leur revendication du retrait de l'annulation de la retraite anticipée et du droit à être consultés dans la révision du code de travail. Pour rappel, la décision de cette grève a été prise par les syndicats de l'Education nationale (Cnapest, Cela, Snapest, Unpef, Snte, Satef, Snapep), des praticiens de santé publique (Snpsp, Snapsy, Sap), vétérinaires (Snvfap), formation professionnelle (Sntfp), les corps communs et l'administration publique (Safap, Snccpes).