Les établissements de santé publique ont été largement paralysés, hier, par une grève nationale des praticiens exerçant dans le secteur public. Le SNPSP, qui a appelé à un débrayage cyclique, estime le taux de suivi national au deuxième jour de l'action à plus de 70%. L'adhésion des praticiens diffère d'une wilaya à une autre même si la grande majorité a enregistré un suivi massif. C'est le cas notamment à Blida, Tizi Ouzou et Sétif avec respectivement 95%, 87% et 80%. Le communiqué du SNPSP cite entre autres wilayas Constantine 75%, Tipasa 79% et Relizane 65 %. Joint au téléphone, le président de cette organisation syndicale, Dr Lyes Merabet, a estimé que l'adhésion des praticiens est très satisfaisante dans l'ensemble, malgré les pressions de l'administration. «Malgré la désinformation et les intimidations, le suivi est important, particulièrement dans les grandes villes», a-t-il dit. «Depuis le début de notre action, lundi dernier, le ministère a tout entrepris pour dissuader les médecins de rejoindre le mouvement. A Batna, le président du bureau du syndicat a été suspendu en signe de représailles. Au CHU de Blida, des gendarmes accompagnés d'un agent administratif sont passés pour s'enquérir de la situation. Nous pensons que de tels agissements sont une forme d'intimidation», a-t-il dénoncé. Le docteur Merabet a souligné que «leur mouvement est tout a fait légal, vu que la loi exige que la décision soit notifiée par un huissier au représentant légal du syndicat». Le plan d'action mis en place par le SNPSP prévoit d'autre journées de débrayage le 26 avril (aujourd'hui) et un sit-in national devant le ministère de la Santé, ainsi que trois autres jours de protestation les 2, 3 et 4 mai. Le SNPSP tiendra son conseil national le 5 mai pour évaluer son plan d'action et décider de la marche à suivre. «Nous sommes déterminés à aller jusqu'au bout de nos actions. Nous exigeons l'intervention de Monsieur le ministre ou de son secrétaire général pour régler définitivement nos problèmes», nous a déclaré le Dr Merabet. La plateforme adressée par le SNPSP au ministère compte trois volets : dénoncer la violence en milieu hospitalier, réclamer la levée des mesures disciplinaires et des poursuites judiciaires engagées contre des délégués syndicaux, exiger le respect par la tutelle des engagements pris dans le cadre du PV de conciliation du 4 mai 2015 et de l'audience accordée par Abdelmalek Boudiaf au SNPSP le 24 février 2016. La réunion de conciliation organisée après l'annonce de la grève a vu le retrait du partenaire social qui a contesté la composition de cette commission, réclamant la présence du ministre de la Santé. Le syndicat a dénoncé «l'attitude négative et les propos provocateurs de certains responsables» présents à la réunion au nom de l'administration centrale. Dans la déclaration publiée par son service communication, le ministère appelle le SNPSP à «revenir à la table du dialogue serein, responsable et inconditionnel». Le syndicat estime que «la balle est dans le camp du ministère». «Nous campons sur nos positions. Nous considérons que les revendications du SNPSP sont légitimes et que notre plateforme est à la portée de la tutelle», ajoute Lyès Merabet, qui remet en cause les «intentions» du ministre, qui est revenu de son déplacement à Malte, mais n'a pas encore réagi au mouvement du syndicat.