Contrairement à ce qui était prévu pour la réunion de jeudi à Vienne, l'Opep a maintenu son niveau de production actuel. Les pays exportateurs de pétrole estiment que le seuil présent est jugé «raisonnable» par le marché. L'Organisation n'a pris aucune décision d'un nouveau plafond de production, alors que l'Algérie et certains pays producteurs, lourdement touchés par la chute des prix, s'attendaient à une baisse de la production en vue de favoriser une remontée des cours du pétrole. Les membres dominants de l'Opep, l'Arabie saoudite et l'Iran, tiennent à maintenir leurs parts de marché et ne montent aucun signe de vouloir réduire leur production. Bien qu'il n'existe aucun nouveau plafond de production, les ministres des pays membres de l'Opep ont exprimé leur satisfaction de la hausse des cours du brut. Une hausse qui va se poursuivre, selon eux, dans la seconde moitié de l'année, laissant penser que l'organisation devrait opter plus que jamais pour le statu quo. Le ministre de l'Energie, Salah Khebri, a indiqué à la presse qu'il a souhaité «que l'Opep opte pour un nouveau plafond et des quotas de production», ajoutant que le but était de «réaménager la production et de contribuer à la stabilité du marché». Le nouveau ministre saoudien de l'Energie, Khaled al-Faleh, a assuré, quant à lui, que Ryad n'a pas voulu «brusquer le marché», souhaitant que les prix augmentent prochainement. Son rival, le ministre iranien Bijan Namdar Zanganeh a indiqué, pour sa part, à sa sortie de la réunion, qu'«il y a eu une unité vraiment bonne entre les membres de l'Opep et je n'ai perçu aucune animosité entre ceux-ci pour s'opposer aux autres afin de déstabiliser le marché». Bien que les membres de l'Opep n'aient pas trouvé de terrain d'entente sur un plafonnement de la production de pétrole à l'issue de leur réunion, les cours du brut sont remontés aux alentours de 50 dollars le baril, bien loin des 27 dollars de mi-janvier. Le brut profite des perturbations de la production au Canada (incendies) et au Nigeria (grèves). La baisse de la production américaine qui est tombée à 8,77 millions de barils par jour, après avoir culminé à 9,6 Mb/j en juin 2015, a également pesé sur le marché. Ainsi, l'Opep, qui a décidé de maintenir son niveau de production actuel, a estimé que «le marché est engagé dans un processus de rééquilibrage». Un nouveau SG Notons que lors de ce sommet, le Nigérian Mohammed Barkindo a été élu au poste de secrétaire général ; il prendra ses fonctions le 1er août pour une durée de trois ans. Le nouveau secrétaire général succède au Libyen Abdallah Al-Badri, en poste depuis 2007. Le Nigérian était l'un des candidats favoris pour son expérience et sa neutralité. En élisant Mohammed Barkindo, les délégués de l'Opep ont fait le choix de la compétence pour occuper le secrétariat général de l'organisation. Le nouveau SG connaît l'industrie pétrolière, après 20 ans de carrière au sein de la compagnie nationale de pétrole du Nigeria, (NNPC), jusqu'à la diriger en 2009 et 2010. Mohammed Barkindo maîtrise également très bien le fonctionnement de l'Opep, puisqu'il avait déjà été nommé secrétaire général adjoint. L'Opep compte aussi un nouveau membre, le Gabon, dont l'admission sera effective à compter du 1er juillet 2016.