Politique, économie, sécurité, les sujets communs entre Alger et Riyad ne manqueront certainement pas au menu de la prochaine visite officielle du Premier ministre Abdelmalek Sellal en Arabie Saoudite. Une visite qui s'inscrit, selon la terminologie officielle, dans le cadre de la consolidation des relations bilatérales et la concertation autour des questions d'intérêt commun, notamment la situation dans le monde arabe. Le moins que l'on puisse dire, c'est que ces relations qu'on tend à consolider ont traversé, ces dernières années, nombre de zones de turbulences provoquées par la propension des Saoudiens à diriger le monde arabo-musulman et à parquer tous les pays, surtout maghrébins, dans le wagon de queue. Pourtant, et malgré ses principes de fermeté découlant de son refus d'ingérence dans les affaires internes des autres pays, position critiquée et dénoncée par les Saoudiens, l'Algérie n'a pas besoin de se faire des ennemis dans le camp des Al Saoud. Sellal à Riyad, c'est également l'assurance de voir les Saoudiens respecter leurs engagements pétroliers pris à Alger. Un accord qui avait laissé penser à un probable deal entre les deux capitales et un prix à payer pour l'Algérie surtout avec les informations publiées au lendemain de la visite des chefs d'état-major d'Arabie Saoudite et du Qatar à Alger. Selon Middle East Eye (MEE), Riyad et Doha avaient saisi leur homologue algérien pour une participation à une force d'interposition au Yémen. La nouvelle a été vite démentie par les Saoudiens, mais il n'en demeure pas moins que le conflit yéménite sera l'un des dossiers au menu de cette rencontre au même titre que la Syrie ou encore l'élection de Trump. Les déclarations de Lamamra, le chef de la diplomatie algérienne, à propos de la disposition de l'Algérie à «apporter un soutien en logistique au-delà de ses frontières sans pour autant impliquer ses troupes armées» sont-elles un début de compromis ? N'empêche les relations entre Alger et Riyad ont toujours été empreintes de malentendus et sont constamment scrutées pour que les détails les plus insignifiants prennent une tout autre dimension. L'épisode de la présumée tentative de bombardement de La Mecque par les Houtis a été aussi l'occasion de suspecter l'engagement de l'Algérie aux côtés des Saoudiens puisque le pays a pris son temps avant de condamner cette atteinte. Pourtant, Alger a de sérieux griefs contre Riyad qui s'est impliqué dans le dossier sahraoui, prenant ouvertement le parti de Rabat. Les impairs sont nombreux et les attaques contre l'Algérie assez significatives pour être rappelées mais la diplomatie et la realpolitik ont droit de cité avant toute considération. Actuellement, surtout.