Le commerce informel, de toute nature que ce soit, ne semble pas aller vers l'éradication que souhaitaient les pouvoirs publics dans leurs diverses actions pour endiguer le phénomène. L'occupation illicite de l'espace public a, depuis des années, constitué un véritable casse-tête pour les autorités publiques de la cité oranaise ; différentes tentatives ont été initiées, mais le résultat est en deçà des attentes. Après les multiples opérations de chasse effectuées l'année dernière, des tables d'étalage et autres illicitement installés à travers les communes ont refait surface, comme fût le cas au niveau de plusieurs marchés de la ville, notamment à Medina Djedida, Mimosa, Aïn El Beida, la Bastille, El Hamri, etc. Parallèlement, les autorités publiques ont mis en place un ensemble de mesures et de dispositifs visant à inciter les opérateurs informels à s'insérer dans la sphère légale. L'aménagement et la réhabilitation des marchés couverts n'incitent pas les commerçants informels à se mettre en règle avec la loi, ils pousseraient plutôt les opérateurs légaux à se mettre hors la loi pour aller gonfler les rangs, déjà très imposants, du marché noir. Ce qui est valable pour les fruits et légumes est aussi valable pour tous les autres secteurs d'activité où les commerçants informels mènent la vie dure aux opérateurs légitimes restants. En dépit de mesures prises par les autorités pour éliminer ces espaces, selon un dernier recensement effectué par la direction générale de la régulation et de l'organisation des activités au ministère du Commerce, une trentaine de marchés informels ont ressurgi dans la wilaya d'Oran en 2015. Les différents services de lutte contre l'informel qui pullulent auront beau multiplier les opérations de saisie, le marché noir demeure très profondément ancré dans nos mœurs et continuera de miner notre économie pendant de longues années encore. Plusieurs mesures ont été prises pour lutter contre l'informel comme la réalisation de plusieurs marchés de proximité. Ce sont des sommes faramineuses qui ont été dépensées pour ces marchés couverts, désertés finalement par des commerçants qui ont préféré plutôt le commerce informel, devenu de plus en plus florissant. La réalisation de ces marchés entre dans le cadre d'un programme portant construction, au total, de 23 marchés de proximité à travers différentes communes de la wilaya dans le cadre du programme communal du développement. Ces lieux de vente ont pour but de mettre à la disposition des ménages toutes sortes de produits, dont les fruits et légumes, poisson et viandes, et ce, dans des conditions de conservation conformes à la réglementation régissant la protection du consommateur. Jusqu'ici, les appels lancés pour une véritable politique de lutte contre le commerce informel sont restés sans écho puisque toutes les mesures prises par l'Etat pour la reprise en main des marchés demeurent sans résultats probants. En dépit des promesses du ministre du Commerce pour une guerre totale contre le marché noir « Si par le passé, l'informel constituait un refuge pour une frange minime d'une population, sans revenu ou à la recherche de ressources financières supplémentaires pour subvenir à ses besoins, son expansion actuelle obéit, de plus en plus, à des objectifs occultes et à des motivations de gain facile, d'enrichissement illicite et d'évasion fiscale », selon les responsables du secteur du Commerce.