Ils sont encore étudiants en pharmacie et ils s'inquiètent déjà de leur avenir. Ces futurs docteurs en pharmacie sont depuis 15 jours en grève illimitée à la faculté de pharmacie de l'université d'Oran pour tirer la sonnette d'alarme sur le manque d'embauche sur le marché de l'emploi. Voulant tirer profit de l'expérience vécue par leurs prédécesseurs, ces étudiants se sont mobilisés en interpellant le ministère de la Santé et le ministère de l'Enseignement supérieur afin de revoir tout le système de places pédagogiques fixé pour cette spécialité et penser à développer l'industrie pharmaceutique pour éviter le chômage des nouveaux diplômés. Les représentants de ces futurs pharmaciens, rencontrés hier à la faculté de pharmacie ont exprimé leur désarroi du peu d'intérêt manifesté par le ministère de la Santé à leurs revendications. «Nous sommes depuis 15 jours en grève. Un mouvement observé dans toutes les facultés de pharmacie du pays à l'exception d'Alger et jusqu'à présent aucune suite n'a été donnée à nos revendications». Ils estiment que leur avenir n'est pas assuré une fois leur cursus terminé. «Nous ne trouvons place ni aux hôpitaux, ni dans les usines de production pharmaceutique. Nous n'avons même pas la possibilité d'ouvrir notre propre officine. Toutes les portes sont déjà fermées et nous nous demandons pourquoi un cursus de six ans pour se retrouver ensuite sans emploi ou changer carrément de vocation ou, pire encore, être recruté comme simple vendeur dans une pharmacie. C'est ce qui est arrivé à certains de nos collègues sortis l'année dernière». Les protestataires évoquent également le problème des postes de résidanat, très limités selon leurs déclarations, pour donner la possibilité aux maximum des diplômés de s'inscrire en spécialité. La grève se poursuit au département de pharmacie en attendant une réaction du ministère de la Santé, ont assuré les protestataires.