Les projets routiers en cours de réalisation «seront poursuivis et livrés», a affirmé, hier mercredi, le ministre des Transports et des Travaux publics, Boudjemâa Talai, qui a reconnu cependant, que les difficultés économiques actuelles pèsent sur certains projets. Il a indiqué, à la radio nationale, que «les projets en cours de réalisation seront poursuivis et seront livrés, c'est un non-sens économique de les arrêter.» «Ce sont des contrats passés avec des entreprises algériennes et étrangères, et cela ira jusqu'a son terme», a-t-il précisé. Quant à l'autoroute des Hauts Plateaux, «elle sera différée», a t-il reconnu, «car elle était prévue en financement par le Trésor. Mais, si elle est financée, différemment, elle se fera», explique M. Talai, pour qui «l'endettement extérieur est une option pour les projets, à forte rentabilité économique». Il a souligné que pour la réalisation de projets routiers, «il y a d'autres modes de financement, (et) il faut adapter notre réglementation à ces modes de financement, et nous sommes en train de le faire.» Pour contourner les difficultés financières du moment, M. Talai a affirmé que «beaucoup de projets se feront, en dehors des financements publics.» La formule, selon le ministre des Travaux publics, est le partenariat public-privé (PPP), qui «n'est pas encore réglementé en Algérie. Il faut l'adapter, c'est ce que nous sommes en train de faire. Des projets pourront être réalisés dans cette formule, mais s'il y a un intérêt», a-t-il dit. Pour les autres projets, dont celui du port du Centre du pays, qui sera réalisé à El Hamdania, près de la ville de Cherchell, M. Talai a indiqué que «c'est le premier projet qui sera financé en endettement concessionnel extérieur. Nous sommes en phase d'études, qui seront terminées à la fin de l'année, et nous envisageons le début de la réalisation, au courant du 1er trimestre 2017». «Ce projet de port du Centre, qui a un intérêt pour l'Algérie et l'Afrique, et qui connectera l'Algérie à l'Afrique, il faut le faire et il sera fait», a t-il affirmé, avant de préciser que la réception de la première tranche et la mise en exploitation, se feront en 2021. «Il sera le plus grand port en eau profonde, en Méditerranée et en Afrique, c'est un port pour le transbordement, dans sa plus grande partie, du maritime vers le ferroviaire et routier vers l'Afrique», a insisté le ministre, selon lequel «tous les ports algériens sont en cours de connexion avec l'autoroute Est-Ouest', et la Transhararienne est finie à 90%.» Par ailleurs, le ministre a indiqué que le péage sur l'autoroute Est-Ouest' n'est pas «différé, mais il faut être prêt, l'autoroute n'est pas terminée. Finissons cette autoroute et mettons, sur la table, comment la financer». Dès lors, le péage n'est pas à l'ordre du jour», car il reste à achever les 84 km de cette infrastructure routière, entre Constantine et Skikda. M. Talai a expliqué que le différend avec le Consortium japonais, auquel le projet avait été confié, a été réglé «à l'amiable. C'est un bon accord pour l'Algérie», a-t-il dit, ce qui évite le recours à l'arbitrage international. «Il reste 84 km sur 1.200 km, nous sommes en train de faire une sélection d'entreprises algériennes pour commencer les travaux, en début d'année, et il faut une année et demie pour achever ces 84 km», a indiqué M. Talai, qui a affirmé que : «ce qui est sûr, c'est qu'on le fera avec nos propres moyens.» En outre, le tunnel de Djebel Ouahch sera «opérationnel, en même temps, que les 84 km restants. Les entreprises algériennes sont capables de le réaliser.» Quant au Transport maritime, il a reconnu que le pavillon national doit être renforcé, car 97% du transport de marchandises sont détenus par les armateurs étrangers. «J'ai opté pour la voie la plus simple, le partenariat. On a beaucoup de manifestations d'intérêt, c'est une option pour renforcer nos capacités maritimes, et on est train d'acquérir de nouveaux navires, avec une commande globale de 23 bateaux, qui sont en cours d'acquisition», a expliqué M. Talai, pour qui «la vraie solution, c'est le partenariat (car) toutes nos marchandises sont transportées par les autres.» D'autre part, le ministre, qui a souligné qu'il n'y aura pas d'ouverture du transport aérien au privé, a affirmé que l'Algérie, avec la réalisation, en 2018, de la nouvelle aérogare internationale, ira vers l' Open sky' avec l'Afrique. Enfin, il a rappelé que le Transport ferroviaire est stratégique pour l'Algérie. «Le programme national tient la route et on aura un réseau de 12.500 km, à moyen terme. Nous sommes en train de livrer les projets, il y aura beaucoup de projets, en 2017 et 2018».