Les études de réalisation du futur grand port du centre du pays, dont le site est à quelques kilomètres de la ville de Cherchell (Wilaya de Tipasa), seront achevées avant la fin décembre 2016 et la première partie du projet sera livrée en 2021, a annoncé hier mardi le P-DG du groupe Services portuaires (Serport), Madjid Ziani. La réalisation de ce projet se fera sous forme de partenariat entre une entreprise chinoise et des entreprises algériennes privées et publiques, a-t-il indiqué à la radio nationale, avant de préciser que «les études d'avant-projet sont en cours et seront achevées le 25 décembre prochain». «Ces études seront ensuite soumises au ministère, qui va les valider, et après on lancera la réalisation, avec la mise en place des marchés», explique M. Ziani selon lequel «c'est un groupement algéro-chinois qui sera chargé de sa réalisation». C'est au mois de janvier dernier que le ministère des Transports avait annoncé que ce projet sera confié aux Chinois, autant pour sa réalisation que sa gestion pour un montant global de 3,3 milliards de dollars, sous forme d'un crédit chinois à long terme. C'est le groupe public Serport qui a signé un protocole d'accord avec les compagnies chinoises CSCEC (China State Construction Corporation) et CHEC (China Harbour Engineering Company) le 17 janvier 2016 portant sur la réalisation de ce projet. Le même protocole d'accord prévoit la création d'une société de droit algérien composée du Groupe public des services portuaires et des deux compagnies chinoises selon la règle 51/49%. Pour autant, M. Ziani a affirmé que pour le moment, «nous n'avons pas encore commencé les négociations pour mettre en place le marché et démarrer les travaux, cela se fera en janvier». Le P-DG du groupe Serport a expliqué par ailleurs que ce projet sera réalisé en trois phases : la première dont la durée de réalisation sera de quatre ans portera sur la construction de digues de protection, de brise-lames, pour protéger le bassin. Il y aura sept quais pour porte-containers et six quais pour les marchandises en cargos, plus le quai de servitudes, et 40 km de routes qui vont relier le port aux tronçons autoroutiers Est-Ouest au niveau d'El Affroun. «C'est la première phase qui doit entrer en fonction pour accélérer le retour sur investissements», a-t-il dit. Le ministre des Transports Boudjamaa Talaï avait souligné la semaine dernière que la mise en exploitation de ce port Centre est prévue fin 2021. «La réception de la première tranche et la mise en exploitation sont prévues en 2021», avait annoncé le ministre. La seconde phase du projet, dont la durée sera de deux ans, portera sur la réalisation de quatre quais de terminaux à containers et quatre quais pour le «general cargo», les marchandises en vrac. Quant à la troisième et dernière phase de ce projet, elle sera d'une année et portera sur la construction de deux quais de marchandises et de zones logistiques, de voiries et autres servitudes. La durée globale de réalisation du port Centre sera étalée sur sept ans, explique M. Ziani, qui a affirmé que «le projet sera livré en 2024». «Le port aura une profondeur de moins 20 m, et on prévoit d'accueillir les plus grands bateaux qui seront réalisés dans le futur», annonce M. Ziani qui a souligné que «le port sera utilisé pour le transbordement de containers et les réexpédier vers les autres pays. Ce port va nous éviter de transporter nos marchandises dans les autres ports européens, dont Valence et Malte». Il y aura au niveau de ce port 20 hectares pour le terminal à containers, «ce qui va accélérer les déchargements de porte-containers et 80 ha pour le general cargo», précise le PDG du groupe Serport, qui a indiqué que «nous visons 70% pour les transbordements, et les marchandises en transit vers les autres wilayas ou le grand Sud seront prises en charge par un nouveau tronçon routier relié à l'autoroute Est-Ouest, et il y a dans le projet le transport ferroviaire avec une gare routière». Le futur port Centre va éviter aux marchandises à destination de l'Algérie d'être traitées dans les ports de Valence et Malte, et sera également une plateforme de transbordements de marchandises entre l'Europe et l'Afrique. Quant aux entreprises chargées de son exploitation, M. Ziani a expliqué qu'il y aura la constitution d'une joint venture entre la direction du port Centre et «l'une des compagnies importantes et qui donne la meilleure offre sera sélectionnée», a-t-il dit. «La compagnie qui fera la meilleure offre remportera le marché», n'écartant pas l'éventualité d'une soumission de Dubai Port World (DPW), qui gère un terminal à containers au port d'Alger dans le cadre d'une joint-venture avec l'entreprise portuaire d'Alger. Il est sûr, par contre, que ce port sera géré par une ou des compagnies chinoises. Par ailleurs, M. Ziani a indiqué qu'au 1er semestre 2016 les ports algériens ont réalisé un volume trafic global de 61 millions de tonnes et «on vise 100 millions de tonnes pour 2016». Quant au résultat d'exploitation, il est «positif avec plus de 9,8 milliards de dinars au 1er semestre 2016». Pour le port d'Alger, il a souligné qu'il dispose actuellement de deux scanners pour le traitement de 150 containers par heure pour faciliter le traitement des containers. «On va éviter beaucoup d'opérations pour les visites des containers et on va faciliter le flux des containers et réduire les coûts de stockage au niveau du port d'Alger», a-t-il dit.