Le débat suscité par le décret de Trump sur l'immigration est unique dans les annales de la gouvernance mondiale. En effet, dénoncé par le reste de la planète, exit les monarchies du Golfe, le décret anti-immigration du président américain visant sept pays musulmans est en passe de devenir épique à l'intérieur même des States. La mobilisation d'une partie de l'Amérique s'organise et des actions de solidarité, dignes des scénarios improbables des séries US, se succèdent. Entre manifestations monstres dans les grandes villes américaines, l'engagement militant, artistique et humanitaire en direction des réfugiés et des ressortissants des pays «ennemis» d'Israël, les Etats-Unis d'Amérique donnent une tout autre image de la caricature imaginée par Trump. Si à la fin il n'y a pas de happy end en realpolitik comme à Hollywood et que fatalement le blocage du décret par un juge fédéral ne survivra pas au-delà du dépôt, par le ministre de la Justice de l'Administration Trump, d'une injonction d'urgence, il est réconfortant de se dire, pour l'avenir de notre monde tel que nous le connaissons aujourd'hui, que la résistance s'organise chez l'Oncle Sam pour confiner le nouveau locataire de la Maison Blanche dans ses délires guerriers à la gloire de l'Etat sioniste. L'opposition s'appuie et sur la mobilisation citoyenne et surtout sur une justice indépendante qui n'hésite pas à renvoyer le président à ses propres troubles psychiatriques. Justice, Constitution et démocratie ne sont pas de vains mots en Amérique qui se retrouve à la croisée des chemins, écartelée entre respect du suffrage universel et celui des droits de l'homme. La décision du juge Robart renvoie à cette maxime devenue obsolète à force de transgression dans les pays totalitaires : «Personne n'est au-dessus de la loi, pas même le président». Formule qui retrouve tout son sens avec ce bras de fer engagé qui augure d'autres affrontements sur le terrain de la Constitution et des décisions à venir. En effet, Trump s'emploie d'ores et déjà à préparer une nouvelle guerre contre l'Iran, lui qui avait promis de ne plus envoyer de GI's dans le monde. Proférant menaces sur menaces contre la République islamique à la gloire d'Israël, Trump, qui s'est entouré d'une équipe de fans invétérés de l'apartheid sioniste et de suprématistes blancs, risque d'entraîner le monde vers la troisième guerre mondiale. Un conflit mondial craint par Mikhaïl Gorbatchev, ancien chef de l'Union soviétique, qui s'est dit convaincu que le monde se prépare aux tranchées. Sombres perspectives !