Les enseignants universitaires, qui attendent depuis des années la livraison de leurs logements octroyés dans le cadre du programme du président de la République, sont revenus hier à la charge en tenant un sit-in devant la tour administrative de l'université des Frères Mentouri de Constantine pour réclamer la livraison rapide de leurs logements, qui sont fin prêts, disent-ils, dans un délai ne dépassant pas le début des vacances du printemps qui auront lieu au mois de mars prochain. Le lieu choisi pour tenir le sit-in s'explique par le fait que la commission universitaire de wilaya qui traite ce dossier est présidée par M. Djekoune, recteur de cette université. Les protestataires se sont rassemblés devant la porte d'entrée de la tour, en compagnie des membres de la commission de coordination, indépendante des syndicats, qu'ils avaient installée pour suivre l'aboutissement de leurs revendications, et ce sans gêner aucunement le fonctionnement de l'administration installée dans cette tour. Et, paradoxalement, ils ont affirmé leur intention de ne pas voir le recteur. «Ce n'est pas nécessaire, nous ont-ils répondu, l'essentiel est que notre voix soit entendue et que notre cause soit connue publiquement». Et d'annoncer leur intention de tenir un autre sit-in demain mercredi devant le cabinet du wali. M. Djekoune, qui nous a reçus en son bureau, en qualité de président de la commission de logement universitaire, nous a expliqué pour sa part que la commission a presque terminé son travail consistant en l'étude de tous les dossiers des candidats. «Reste, a-t-il dit, que nous sommes obligés de suivre la procédure légale des enquêtes administratives. Et nous avons adressé à notre tutelle le dossier de ces enquêtes pour qu'il soit remis au ministère du Logement. En même temps, nous avons remis une copie de ce dossier aux secteurs concernés au niveau local. Et, dès la fin des enquêtes, et ses résultats avalisés à différents niveaux, nous afficherons les listes définitives et entamerons la distribution des logements à leurs bénéficiaires». Et en dernier lieu, le président de la commission a jugé nécessaire d'expliquer que la commission universitaire de wilaya est composée d'enseignants universitaires, de représentants de l'administration et des syndicats du secteur, tels que le CNES et le SNEU. Et il ajoutera que la commission accueille presque chaque jour les candidats à ces logements qui reçoivent les informations utiles sur l'avancée de ce dossier. Les protestataires ont mis l'accent sur l'inquiétude des enseignants universitaires et chercheurs tout en faisant le parallèle avec ce qui se fait ailleurs dans le monde en faveur de cette catégorie de citoyens. Et à ce propos, M. Dib, président de la commission de coordination, s'est désolé de ce que le chantier des logements soit toujours à l'arrêt en dénonçant le fait que «les entrepreneurs chargés» de la réalisation de ces logements ne cessent de jouer au chat et à la souris avec les autorités. «Hier, a-t-il dit, lorsqu'ils ont su que nous étions en train de protester, que le wali allait effectuer cette semaine une inspection sur le chantier, ils ont mis un ou deux ouvriers sur le site, avec des brouettes pour faire croire qu'ils travaillent. Une fois l'alerte passée, que nous arrêtons de protester, ils abandonnent le chantier. C'est ce qu'ils font toujours !», a-t-il fait savoir. «Eh bien, nous allons rester sur le terrain de la revendication en procédant chaque fois à une escalade dans la protestation en faisant participer un nombre toujours plus grand d'enseignants !», a affirmé M. Dib.