Les dossiers de près de 2000 bénéficiaires du dispositif de financement de projets Ansej, qui ont dépensé l'argent qui leur a été octroyé, dans ce cadre, à gauche et à droite, sont, actuellement, devant les tribunaux. Un chiffre très minime, relativement aux jeunes qui ont monté avec succès des micro-entreprises, a considéré le DG de l'Ansej, Mourad Zemali, ce jeudi 2 mars, en marge de l'installation, à Constantine, de la Fédération de wilaya des jeunes entrepreneurs. «Le taux de recouvrement des dettes auprès des jeunes entrepreneurs a atteint 76%, en 2016, et grâce à ce recouvrement l'Ansej a pu financer 55% de nouveaux projets, en 2017», soutiendra, encore, M. Zemali, prévoyant que «dans les prochaines années l'Ansej financera tous les projets de micro-entreprises, qui obtiendront l'approbation des commissions spécialisées, grâce au recouvrement des dettes, sans recourir, du tout, au Trésor Public». C'est pour cette raison que la crise économique ne peut pas influer sur le dispositif Ansej, laissera-t-il entendre. Dans ce sillage, il indiquera que 10% des micro-entreprises ont déclaré faillite, alors que 14% sont confrontées à diverses difficultés et se trouvent dans l'incapacité de rembourser leurs dettes. Ces derniers, relève M. Zemali, font l'objet d'un suivi de la part de l'Ansej et des solutions sont étudiées pour chaque cas, dont le rééchelonnement des dettes, la mise en place de plans de charge adéquats et d'autres voies sont sondées, pour remettre d'aplomb ces micro-entreprises. Quant à la nature des projets en vogue à l'Ansej, il signalera que 51% des micro-entreprises ont été créées dans les filières de l'Agriculture, l'Industrie et les start-up. «Il y a quelques années, ces filières ne représentaient que 15 à 20% des projets initiés par les jeunes», souligne le DG de l'Ansej, qui rappelle que les investissements, dans le domaine de l'Agriculture sont encouragés par les pouvoirs publics et par l'Agence. En 2011, confiera dans ce contexte M. Zemali, l'Ansej a enregistré 180.000 demandes de financement de projets de transport, d'où la décision prise, au mois d'août 2011 de bloquer cette filière à l'asphyxie et demander à ceux qui ont obtenu le ok' des commissions de se reverser dans une autre activité. Pour ce qui est de l'octroi de 20% des marchés publics aux jeunes investisseurs de l'Ansej, M. Zemali reconnaîtra que son application reste très timide, mais des efforts croisés doivent être diligentés pour arriver à l'application de cette disposition qui peut effectivement, donner une bouffée d'oxygène aux jeunes investisseurs, leur donner l'opportunité d'aller de l'avant. Interrogé sur la situation dans les régions du sud du pays, le DG de l'Ansej affirme que ces régions enregistrent le plus faible taux de chômage sur le plan national, et les jeunes sont encouragés par l'Agence pour créer leurs propres micro-entreprises. Dans ce cadre, révèle M. Zemali, l'Ansej et le secteur de la Formation professionnelle sont en accord pour lancer des cycles de «formation à la carte», afin de permettre aux jeunes de créer des micro-entreprises, selon les spécificités de chaque région. La corruption gangrène-t-elle les Agences locales de l'Ansej ? Sans détours, M. Zemali considère que ce mal doit être combattu par tous, les citoyens en premier lieu. «Quiconque fera l'objet de pression pour payer des pots de vin doit nous aviser et nous prendrons les mesures qui s'imposent, avec efficacité», soutient-il, tout en rappelant le cas de l'agent de l'Agence de Mila qui a été incarcéré après avoir tenté de soutirer de l'argent à un jeune grâce à la collaboration de ce dernier, qui a refusé le chantage et a déposé une plainte contre l'agent corrompu. Un exemple à suivre, a-t-il estimé, car si le citoyen, victime de pression du genre, ne se manifeste pas en avisant les services compétents, comment pourrait-on éradiquer ce mal ? «C'est une responsabilité commune que de lutter contre la corruption», a-t-il considéré. Relevant dans ce sillage que le temps de l'étude, de A à Z, du dossier des jeunes prétendants à un crédit Ansej, pour créer des micro-entreprises est évalué à une moyenne de 5 mois, tandis que le délai de passage devant la commission ne dépasse pas les 15 jours à partir du dépôt de la fiche du demandeur. Concernant l'installation des bureaux de wilaya d'un «nouveau Patronat», en l'occurrence la Fédération nationale des jeunes entrepreneurs (FNJE), M. Zemali relève qu'à peine trois mois après son lancement, l'opération est achevée à travers 43 wilayas et plus de 1.000 communes. «La FNJE, forte de 67.000 adhérents, est invitée en tant que partenaire à la prochaine Tripartite qui se tiendra dans les prochains jours», a annoncé M. Zemali devant une très forte assistance de jeunes investisseurs, venus assister à l'Assemblée générale d'où devait découler l'installation du bureau de wilaya de Constantine. Ajoutant que des représentants de la FNJE devront, désormais, assister au Conseil d'administration de l'Ansej et du Fonds de garantie, où ils pourront constituer une force de proposition, en soumettant les préoccupations des jeunes investisseurs et les meilleures solutions à adopter, en tant qu'hommes de terrain, proches des adhérents.