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Budgétisation massive des infrastructures: Les élites ont induit en erreur le gouvernement
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 14 - 03 - 2017

L'économiste et expert en management, Abdelhak Lamiri, a affirmé que l'Algérie a réellement reçu un choc très virulent dû aux baisses drastiques des prix du pétrole qui ont débuté à la mi-2014.
Il explique sur la base des chiffres que les recettes pétrolières de l'Algérie sont passées de 69 milliards de dollars en 2013, à 29 milliards de dollars en 2016. Pour l'expert, le choc a été important puisque les recettes pétrolières ont baissé de 60%. Idem pour la production nationale qui a connu une contraction.
Elle est passée 210 milliards de dinars en 2013 à 170 milliards de dinars en 2016. L'invité du Forum d'El Moudjahid a affirmé hier que l'Algérie a évité le pire et elle a évité de justesse le scénario vénézuélien, grâce à des mesures d'ajustements prises par le gouvernement et par des facteurs qui ont été à la faveur de la stabilité de la situation. Mais, il précise «on a juste évité le pire, cela ne veut pas dire qu'on a une économie performante».
L'expert précise que parmi les facteurs clés qui ont évité à l'Algérie la catastrophe, la réduction de 50% des dépenses massives des infrastructures. Il ouvre une parenthèse en affirmant qu'on avait exagéré dans le financement des infrastructures à grande échelle. «On est parmi les rares pays au monde qui ont financé autant les infrastructures». L'on a constaté malheureusement que pour «4 dollars investis, seulement 1 dollar a été réalisé en matière d'infrastructures sur le terrain, conformes aux normes» car, affirme-t-il, «nous avons lancé des projets d'envergure de logements, de routes et autoroutes, de barrages et le reste sans avoir les acteurs qualifiés». Une situation qui favorise et qui a ouvert la voie à la dilapidation de l'argent public.
Pour lui, notre pays a appliqué le schéma à l'inverse. «Il fallait investir dans l'élément humain, créer une administration moderne pour lancer ensuite des grands projets d'infrastructures». Et de préciser qu'il s'agit d'une grosse erreur mais en soulignant que «ce n'est pas le gouvernement qui est responsable de cette erreur, mais c'est plutôt les experts qui l'ont induit en erreur en 2003». La grande majorité des experts, des syndicats, le patronat ont cautionné ce schéma. «Les élites algériennes sont responsables, elles ont induit en erreur le gouvernement dans ses choix de développement des infrastructures».
L'autre mesure salutaire, selon le conférencier, est l'encadrement de l'importation. Il a précisé que l'Algérie avait connu une croissance exagérée des importations. «Nous avons enregistré une croissance de 15 à 20% ces dernières années, une croissance considérée comme la plus forte au monde», a-t-il regretté. Pour l'expert, les choses s'améliorent progressivement puisqu'on est passé d'une facture de 65 milliards de dollars d'importation en 2013 à 46 milliards de dollars en 2016. Optimiste, il dira que les importations vont encore baisser selon les mesures prises par le gouvernement ; elles atteindront les 35 milliards de dollars en 2017, selon les objectifs fixés par les pouvoirs publics. Il précise «qu'avec un peu plus d'efforts, on atteindra facilement les 30 milliards de dollars d'importation qui seront au même niveau des recettes pétrolières qui sont de l'ordre de 29 à 30 milliards de dollars». Il a précisé que finalement la politique des quotas en matière d'importation a donné des résultats.
Pour l'expert, cet équilibre est jouable, puisque notre pays pourra ainsi préserver les réserves de change qui sont en baisse.
Elles ont baissé à 114,1 milliards de dollars à fin décembre 2016 contre 144,1 milliards à fin 2015. « Des réserves de changes à moins de 30 dollars, c'est un réel danger pour notre pays», avertit-il.
Le spécialiste a également affirmé qu'un autre élément secondaire a aidé pour sa part à amortir le choc. Il cite la remontée du dollar qui a contribué autour de 20 à 25% au maintien des équilibres financiers. Par le fait, explique-t-il, que les recettes pétrolières algériennes se payent en dollar et par le fait que la grande majorité des importations proviennent de l'Europe. A cela s'ajoutent les petites mesures relatives à la rationalisation des dépenses au sein de l'administration et dans les entreprises publiques.
«On est dans une situation vivable» mais, pour Lamiri, il ne faudrait surtout pas se contenter de la stabilité, il faut qu'il y ait une volonté politique pour aller vers une économie émergente.
Il a précisé qu'actuellement on est dans une économie moyenne, on n'a pas le choix «soit la déchéance ou l'émergence».
Abdelahak Lamiri a affirmé que les pays qui ont réussi l'émergence, sont ceux qui ont investi dans le secteur universitaire, la recherche et la formation, qui ont réussi. Il cite l'exemple de la Chine qui avait recyclé tout le monde, de l'agent jusqu'au ministre, en créant une administration de classe mondiale. Pour l'invité du forum d'El Moudjahid, «il n'y a pas des pays sous-développés, mais il y a des pays mal gérés». L'expert plaide pour l'élaboration d'un plan d'émergence, pour une organisation moderne et intelligente de nos administrations. «On est un pays organisé pour ne pas se développer, malheureusement. Et on a un retard managérial de 40 à 50 ans», dit-il.
Il préconise de mettre en place des Instituts qui font dans la prospection et la planification à long terme. «Nos universités sont classés dernières» dans les classements internationaux. «C'est l'intelligence et les cerveaux qui développent l'économie et non pas les investissements». Il a également plaidé pour la création d'un ministère de débureaucratisation.
60% de projets d'investissement bloqués par la bureaucratie
Lamiri a affirmé que les participants à la 20ème Tripartite qui a eu lieu à Annaba ont tous dénoncé les entraves bureaucratiques qui bloquent les investissements et les initiatives. Il dira que «la bureaucratie est en train de détruire l'économie algérienne». 60 à 70% des investissements, notamment ceux du privé, sont bloqués par des dispositifs administratifs inadaptés. «Ils sont carrément bloqués par l'administration». Pour le conférencier, l'idée de mettre en place un haut conseil ou un comité de suivi «qui sera chargé de suivre les actions d'investissement, proposer l'ensemble des voies et moyens devant concourir au développement de l'acte d'investir en Algérie, anticiper sur toutes les difficultés pouvant surgir et freiner la politique nationale d'investissement, placé sous l'autorité du 1er ministre» est une excellente initiative. L'expert prédit le déblocage de 50% projets d'investissements du secteur privé en attente d'être libéré des affres de l'administration, si ce haut comité joue pleinement son rôle. Pour lui, il faut qu'il y ait une véritable volonté politique pour passer d'une économie moyenne et économie émergente. Un gel des salaires de cinq à six ans est évident
L'expert a affirmé que l'Algérie est actuellement dans un contexte d'austérité limitée, contrairement à l'Arabie saoudite qui a opté pour une austérité plus sévère. Les répercussions de cette austérité limitée ne sont pas si agressives. «L'Etat pioche dans la poche du citoyen sans qu'il le sache», explique-t-il. Cette austérité appliquée graduellement n'a pas provoqué un grand déséquilibre social. Mais, dit-il, il ne faut pas espérer une augmentation du pouvoir d'achat ou augmentation des salaires. «Le gel des salaires de cinq à six est évident». Pour lui, il faut aller vers une économie émergente, pour pérenniser cette stabilité.


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