L'équipe de CapDel a été l'hôte samedi dernier d'El Khroub, l'une des dix communes auxquelles elle s'adresse pour les initier à «la démocratie participative et au développement local». CapDel est donc ce programme national élaboré par le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales(MICL), coordonné par le PNUD et financé par l'Union européenne. Son principal objectif «le renforcement des capacités des acteurs locaux, notamment les femmes et les jeunes en vue d'améliorer la participation citoyenne dans la planification locale au service d'une gouvernance communale, concertée, transparente et attentive aux besoins et attentes des citoyens». Lancé officiellement à Alger dans un atelier organisé le 16 janvier 2017 par le MICL au Centre international des conférences (CIC) Abdelatif Rahal, le CapDel est descendu pour la première fois sur le terrain le 20 février dernier, jour où son équipe s'était déplacée dans la commune de Timimoune pour le présenter à toutes les strates de la société civile. (Voir le Quotidien d'Oran du 21 février 2017). Depuis, l'équipe a continu son périple pour faire de même dans les communes de Ouled Ben Abdelkader dans la wilaya de Chlef, Béni Maâouche de Béjaïa, Ghazaouet de Tlemcen, Tigzirt de Tizi Ouzou, Messaad de Djelfa, Djemila de Sétif, Djanet d'Illizi et pour terminer aujourd'hui samedi par Babar dans la wilaya de Khenchela. A chaque halte, l'équipe s'activait à faire connaître le CapDel, ses objectifs ainsi que les méthodes et les moyens de les atteindre. L'implication des acteurs locaux ou la démocratie participative, la modernisation et simplification des services administratifs (service public) au niveau communal, le renforcement de la planification stratégique, notamment en vue de créer des emplois et des revenus durables ou le développement économique local et enfin l'amélioration de la gestion multisectorielle et multi-niveau des risques majeurs au niveau communal, l'une dans l'autre problématique, le CapDel en fait des composantes autour duquel il s'articule et se décline pour devenir «un cadre institutionnel novateur pour faire émerger des solutions locales aux priorités nationales». Pour devenir un mode de gouvernance. «Démocratie élective et démocratie participative» Problématiques qui sont examinées dans des ateliers au sein desquels les représentants de la société civile ou l'ensemble des acteurs économiques et sociaux de chaque commune débattent de concepts et d'approches pour les transformer en feuilles de route. Finalité, «le CapDel contribue ainsi à l'amélioration de la gouvernance, au renforcement de la cohésion sociale et à l'émergence d'une économie locale, solidaire et diversifiée». Présent samedi dernier dans la commune d'El Khroub, daïra de la wilaya de Constantine, le représentant de l'Union européenne, Marco Sioli, nous a déclaré que « le CapDel ou le développement local relève de nos priorités parce qu'on s'est rendu compte que l'approche du partenariat est plus rentable au niveau local que celui central où nous avons eu des limites ». Il est persuadé que « le CapDel est une superbe opportunité de développement ». Il estime que « l'enveloppe financière (8,532 000 de dollars en plus de 2,970 000 dollars d'une contribution du gouvernement algérien) de sa réalisation n'est pas énorme mais du point de vue aide technique, on est là, le partenariat se concrétise beaucoup plus par un échange technique et non pas que par l'argent ». «El Khroub avait à l'indépendance 5000 habitants, aujourd'hui elle se retrouve avec plus de 400 000 h », a rappelé le P/APC de la commune, le professeur Abdelhamid Aberkane. Connu depuis de longues années pour sa sagesse, sa sérénité et sa perspicacité, Aberkane l'est resté jusqu'au bout des doigts. De deux fois P/APC d'El Khroub dont il est natif, un premier mandat sous la bannière FLN et un second, l'actuel, sous celle FFS, il parle de «la gestion de la cité» avec beaucoup d'aisance. Le CapDel doit allier selon lui «démocratie élective et démocratie participative pour asseoir le dialogue et la concertation et réussir le développement local». A El Khroub, rappelle-t-il, «il y a depuis quelques années une assemblée consultative», première du genre au niveau local à travers le territoire national. Jonction CapDel et ODD Le wali de Constantine a noté qu'El Khroub a été choisi commune pilote sur la base de critères géographiques, historiques, économiques, sociaux et culturels. « Le CapDel doit permettre de mettre la démocratie participative au service du développement local», estime Kamel Abbas. Le centre culturel M'hamed Yazid d'El Khroub a connu une affluence particulière jeudi dernier. La présentation du programme a drainé un grand nombre de représentants de la société civile, femmes, hommes, jeunes et moins jeunes. Les promoteurs du programme étaient écoutés avec une attention particulière. Son directeur national, Mohamed Dahmani, a comme à son habitude expliqué le CapDel simultanément en arabe et en français. La sous-directrice des études et prospectives au MICL, Imène Belhi, a rappelé à l'assistance la réforme du service public et la modernisation de l'administration que sa tutelle a enclenchée « pour un développement local durable et l'instauration de la démocratie participative qui doit en être la colonne vertébrale ». La chef de bureau au département Europe du MAE, Djamila Talantiket, a souligné le rôle de coordonnateur que joue le MAE et précise que « le CapDel est le 1er programme dédié au développement local conformément aux dispositions de la nouvelle Constitution ». Développement local qui, affirme-t-elle, « est au cœur de la stratégie du développement économique national ». La représentante du PNUD, Farida Kebri, mettra en exergue « la nécessité de faire émerger toutes les potentialités humaines et naturelles locales et réduire les écarts entre les différentes communes ». Les objectifs du CapDel sont conformes, assure-t-elle, «aux ODD (objectifs du développement durable) fixés par les Nations unies pour la période 2015-2030».