Il ne faut plus se contenter de l'assemblage, mais aller vers un processus plus important dans la construction de véhicules, comme cela a été stipulé dans le cahier des charges diffusé à l'ensemble des concessionnaires qui se lancent dans la production d'automobiles en mai 2016, a indiqué hier dimanche M. Chahboub Mohamed, ancien PDG de la SNVI et expert en constructions mécaniques. Il a expliqué lors de son passage à la radio nationale qu'il est fait 'obligation aux concessionnaires reconvertis dans la construction automobile d'atteindre le taux d'intégration de 15% à la fin de la troisième année de production et de 40% à la fin de la 5ème année de production.» 'C'est une obligation, la plupart ont démarré le processus de production en 2016 et en 2017, et donc il leur appartient de s'organiser et de développer en parallèle des activités de production de composants ou de pièces pour atteindre ces niveaux d'intégration, qui sont des niveaux normaux, mais ce sont des taux indispensables pour pouvoir mettre sur le marché des véhicules à des prix compétitifs», a-t-il ajouté. Selon M. Chahboub, il faut que les services soient intégrés dans ce processus de fabrication de la voiture, car ils représentent 12% du process. 'Il faut, a-t-il dit, que l'on puisse prendre en charge la base de la sous-traitance pour que dans dix ans, elle sert la production de voitures localement, et aller ensuite vers l'exportation.'' En fait, explique t-il, 'le marché de l'automobile est très important, les asiatiques se taillent les grosses parts de marchés, ce qui a amené les constructeurs à se regrouper et développer des plateformes communes pour produire des véhicules''. Selon M. Chahboub, '65 à 70 % des composants de véhicules sont produits par des équipementiers, et le reste par le constructeur''. En outre, ces constructeurs réservent '5 à 6% de leur chiffre d'affaires à la Reherche/développement.'' Il a rappelé qu'une base de sous-traitants existe en Algérie dont le nombre serait de 150 entreprises pour la plupart certifiées. Par ailleurs, il a estimé, concernant les nouveaux constructeurs de véhicules locaux, que 'la phase SKD (montage local, ou Semi knocked down, NDLR) est indispensable''. 'Avec les concessionnaires, le processus d'intégration qui consiste à importer 100% de kits est un passage obligé, qui ne doit pas durer trop longtemps, car au delà de la cinquième année avec un taux d'intégration de 40%, ce seront des véhicules non rentables qui seront construits en Algérie'', estime-t-il. En outre, il a rappelé que 'le système du SKD génère pour les constructeurs des surcoûts de 5 à 6% dans la gestion du processus de prélèvement de ces kits et leurs exportation vers l'Algérie.'' Dès lors, M. Chahboub estime qu'il faut 'susciter l'intérêt des équipementiers spécialisés dans les composants destinés à l'industrie automobile à s'installer en Algérie''. Et ces équipementiers ne sont intéressés par le marché algérien que 'si les volumes sont intéressants, au-delà des 300.000 véhicules/an. Il faut dire que l'industrie automobile, c'est 500.000 véhicules et au-delà pour intéresser les équipementiers à venir s'installer en Algérie'', relève t-il, avant d'insister que «c'est la seule condition d'inciter ces équipementiers à venir s'installer sur le marché algérien, et avec les (équipementiers) locaux''. Et, pour diminuer la facture des équipements industriels importés, qui avoisine les quatre milliards de dollars pour les équipements de Sonelgaz et Sonatrach, il estime qu'''il est vital de se doter d'une base industrielle pour capter ce volume d'équipements, qui est totalement importé''. D'autant que l'ardoise des pièces de rechange importées en 2016 s'est établie à 1,2 milliard de dollars. 'Il faut fédérer les entreprises publiques et privées qui existent sur ce segment pour bénéficier de toute l'assistance et s'impliquer dans le processus d'intégration'', selon M. Chaboub. De plus, cet ancien DG de la SNVI, qui a atteint un taux d'intégration de 50%, estime qu'il est important de 'faire obligation aux constructeurs de drainer les équipementiers, comme ils l'ont fait ailleurs, et réserver une partie de la production à l'exportation.'' 'Tous les secteurs industriels sont concernés, donc le challenge est ouvert et il est possible de relever ce défi'', car le 'SKD est un processus long et il faut bien le maturer'', a-t-il précisé.