La grève nationale des travailleurs de Sonelgaz à laquelle a appelé le Syndicat national autonome des travailleurs de l'électricité et du gaz (SNATEG) entame aujourd'hui son troisième et dernier jour. Un mouvement qui, rappelle le syndicat, intervient en réaction aux « sanctions disciplinaires prononcées par l'administration de Sonelgaz contre quelque 70 délégués syndicaux et adhérents, à cause de leur activité syndicale ». On ne manque pas de rappeler dans ce même propos l'ouverture aujourd'hui du procès en appel du président du SNATEG, M. Mellal Raouf, condamné en première instance par le tribunal de Guelma à une peine par défaut de 6 mois de prison ferme suite à une plainte déposée par cette même administration. Pour ce qui du mouvement de grève lancé le 09 mai et qui prend fin aujourd'hui, le président du SNATEG a indiqué qu'au deuxième jour de débrayage, « pas moins de 31 wilayas ont pris part au débrayage, avec un taux d'adhésion estimé à 66% ». Une adhésion, a estimé le président du SNATEG, appelée à se renforcer davantage au cours de ce troisième et ultime jour de grève. « Au premier jour de la grève, on a enregistré l'adhésion des travailleurs de Sonelgaz de 26 wilayas. Un chiffre qui a atteint les 31 wilayas au deuxième jour et qui est appelé à augmenter davantage au troisième », a affirmé, hier, M. Mellal dans une déclaration donnée par téléphone au Quotidien d'Oran. Autre élément de satisfaction avancé par le président du SNATEG, et qui donne selon lui un autre indice prouvant la réussite du mouvement, c'est celui du taux de suivi record de 100% enregistré dans plusieurs wilayas, à l'instar de Sétif, Béjaïa, Mila, Tizi Ouzou et Tébessa. Pour ce qui est du dialogue avec l'administration, M. Mellal dira que pour l'instant la seule réponse qu'on a eue de la part de Sonelgaz « emprunte le langage de la menace et de l'intimidation à l'adresse des travailleurs et de leurs représentants ». Il citera à ce propos, et à titre d'illustration, «les huissiers de justice que le Groupe Sonelgaz a mandatés à l'occasion de cette grève sans même passer par la justice». «On se demande à quoi cela sert de payer des huissiers de justice sans que ceux-là ne soient mandatés par un tribunal compétent, si ce n'est à traduire une volonté claire d'intimider et de menacer les grévistes et de gaspiller l'argent public», a-t-il par ailleurs affirmé. Mais en dépit de « ces pratiques révolues », a-t-il ajouté, les travailleurs de Sonelgaz sont restés imperturbables car ils ont réussi à « casser ce mur de la peur que l'administration a voulu ériger ». M. Mellal a par ailleurs rappelé la tenue prochaine d'un sit-in des travailleurs de Sonelgaz à Alger pour porter, à nouveau, la cause des travailleurs devant l'opinion publique. Un mouvement qui est annoncé sans préavis ni date, a-t-il précisé.