L'ambassadeur conseiller au ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Mohamed Haneche, a assuré, hier, à Alger, que la prétendue agression d'un membre de la délégation marocaine, lors d'une réunion du Comité des 24' sur la décolonisation tenue, récemment, à Kingstown (Caraïbes) relève d'une mise en scène «grotesque» et «grossière», condamnant un procédé et un acte répugnants qui ne méritent pas de s'y attarder. «Cette mise en scène grotesque et grossière ne mérite pas qu'on s'y attarde si ce n'est pour condamner cet acte répugnant, cette machination abjecte indigne de ce que doit être un diplomate -dont la mission est, par définition, une manière noble de participer à un rapprochement et négocier pour régler les problèmes et non pas de verser dans des machinations aussi indignes-«, a-t-il affirmé dans une déclaration à l'APS. M. Haneche, qui conduisait la délégation algérienne aux travaux de la réunion, a expliqué que le diplomate marocain a essayé d'abord de provoquer M. Sofiane Mimouni, d'une façon indigne, avant de se lancer dans une crise hystérique engendrant une scène absolument «surréaliste» et «ridicule» pour prétendre par la suite qu' «il y a eu un acte d'agression commis par un diplomate algérien». M. Haneche a révélé qu'après cet incident «le président de la séance avait pris acte de cette attitude et que beaucoup de délégations sont venues témoigner leurs sympathies à la délégation algérienne et exprimer leur profonde réprobation de cet acte inqualifiable de ce diplomate marocain». La réunion du Comité spécial de la décolonisation de l'ONU, dit Comité des 24', qui s'est déroulée, du 16 au 18 mai 2017, à Kingstown (Saint-Vincent et les Grenadines), a été marquée par un grave incident où des membres de la délégation marocaine ont tenté aussi d'agresser une jeune diplomate algérienne, ce qui a amené les autorités du pays organisateur de cette rencontre, à désigner des agents pour assurer sa sécurité, avait précisé le ministère des Affaires Etrangères. Le Front Polisario condamne L'Ambassadeur algérien a, en outre, précisé que le Maroc a tout fait pour s'investir dans des actions destinées à changer les termes de référence de la question telle qu'elle est exposée au niveau du Comité de décolonisation, en imposant la présence de deux prétendus représentants du peuple sahraoui qui sont des élus marocains. «La délégation marocaine a essayé, par l'infiltration de ces deux agents marocains, même si d'origine, ils sont sahraouis, de changer les règles du jeu et de faire accroire que la représentation du peuple du Sahara Occidental appartient, également, à des gens qui n'ont rien à voir avec le Front du Polisario», a expliqué M. Haneche. Il a assuré qu'à la suite de cette attitude une réplique unanime de l'ensemble des délégations a été observée, refusant cette machination ou qu'il y ait une quelconque référence directe ou indirecte à ces «deux représentations marocaines qui n'ont rien à voir avec le peuple sahraoui et qui ne représentent qu'elles-mêmes». M. Haneche a souligné que le contexte de cette réunion est très spécial, car il intervient au lendemain de l'adoption de la Résolution 23-51 du Conseil de sécurité adoptée, au mois d'avril, qui confirme, de manière très forte, le droit à l'autodétermination du peuple du Sahara Occidental. Le Front Polisario a, quant à lui, condamné «le comportement agressif et irresponsable contre des représentants d'Etats souverains, membres de l'ONU participant à des réunions officielles».