Le quartier St Pierre est certainement l'un des quartiers possédant, actuellement, le plus grand nombre d'immeubles menaçant ruine du vieil Oran. Un constat qui s'explique aussi parce que comparé à des quartiers comme Derb, Mediouni, El Hamri, Planteurs ou Sidi El Houari, St Pierre reste un quartier dont les habitants ont peu bénéficié du relogement. Avant le début de ce mois de Ramandan, c'est, encore, un immeuble qui a vu sa cage d'escalier s'effondrer. Il s'agit d'un immeuble situé au 03, rue des Frères El Ouafi (ex rue Corot). Ce sont les escaliers reliant le 2ème au 3ème étage qui se sont effondrés au petit matin, heureusement, sans faire de blessés. Du coup, témoignent des membres des quelques douze familles qui y habitent, une famille habitant le 3ème est,aujourd'hui, depuis plusieurs semaines dans l'incapacité de rejoindre son domicile. Du moins par la voie ordinaire. Cette famille utilise en effet, un immeuble mitoyen pour accéder à son domicile. Il s'agit d'un immeuble, toute aussi menaçant ruine, située au 29 rue Cheriet Ali Cherif (ex Cavaignac). Vu que les deux immeubles ont des terrasses communicantes, il est en effet possible d'accéder au 3 rue Corot à travers le 29 rue Cheriet Ali Cherif, nous expliquent les riverains. Seul hic, néanmoins, c'est que l'immeuble utilisé comme secours par la famille sinistrée, est également dans un état de détérioration très avancé, particulièrement, ses escaliers fabriqués à l'ancienne, avec des marches qui sont en fait des caissons en bois couverts de morceau de granit. Les dégâts occasionnés à ces escaliers par le temps sont visibles même à l'œil nu. Et il ne faut pas être un grand expert au regard avisé pour se rendre compte du danger réel d'effondrement qui plane sur ces escaliers. L'accès donc à deux appartements situés au 3ème étage de cet immeuble plus l'accès à l'appartement de l'immeuble mitoyen, est menacé par l'éventualité d'un nouvel effondrement. A l'image de la majorité des vieux immeubles du quartier de St Pierre, les immeubles formant les îlots de façades avec la rue Larbi Ben M'hidi ont été construits au début du siècle dernier. Le quartier a, selon d'anciens habitants, abrité fondamentalement les premiers réfugiés espagnols qui fuyaient la guerre civile (1936-1939).