Lancée depuis le début de la saison estivale, l'opération de contrôle de l'eau colportée dans les citernes a permis de dresser 28 mises en demeure à des colporteurs d'eau et des propriétaires de citernes tractées, apprend-on de sources proches de la division de l'hygiène de l'APC. Un premier bilan au mois de mai dernier avait fait état de 23 mises en demeure dressées. Nos sources indiquent que ces colporteurs ont été sommés de cesser leur activité et de procéder au renouvellement des citernes pour être aux normes d'hygiène, sous peine de mise en fourrière de leurs véhicules et de poursuites judiciaires. Selon nos interlocuteurs l'opération qui se poursuit toujours a révélé que les colporteurs proposaient une eau qui peut constituer un danger pour le consommateur. Le contrôle a aussi permis de révéler que certaines citernes non entretenues sont complètement rouillées, ce qui a incité les responsables du bureau de l'hygiène à retirer les cartes aux concernés et à mettre en demeure l'ensemble des contrevenants à suspendre leur activité. Dans le même contexte, chaque colporteur est appelé à indiquer les puits où il se fournit, pour permettre aux agents des bureaux de l'hygiène des secteurs urbains de vérifier si les règles d'hygiène sont respectées. Nos interlocuteurs soulignent que le recensement effectué par les différents secteurs urbains fait ressortir qu'il y a plus de 130 colporteurs desservant les différents quartiers de la ville et plus de 200 citernes tractées pour desservir les habitations notamment en période estivale. Les mêmes statistiques ont révélé qu'une bonne partie des habitants de la ville d'Oran ont recours aux citernes d'eau et n'ont pratiquement aucune idée des conditions d'hygiène ni de l'endroit d'où provient l'eau. Par ailleurs, les services sanitaires ont recensé depuis le début de l'année plus de 120 hépatites A dues essentiellement à la consommation de produits douteux et d'eau polluée, ont annoncé il y a quelques jours des sources autorisées au service de Prévention de la direction de la Santé de la wilaya d'Oran. «Ces 123 cas d'hépatite A ont été causées par la consommation d'une eau insalubre. Les victimes sont recrutées dans toutes les catégories d'âge», précisent nos sources. Cette situation serait essentiellement due à la consommation d'eau polluée par des micro-organismes infectieux qui peuvent provoquer de graves maladies virales. Une enquête réalisée récemment par les services sanitaires à Oran avait révélé que 23% de l'eau des colporteurs était dangereuse pour la santé des consommateurs en raison de la pollution de plusieurs puits qui alimentent les colporteurs et les citernes rouillées utilisées pour le transport. Une eau polluée pourrait être à l'origine de graves maladies à l'exemple de la dysenteries, la fièvre typhoïde, la méningite et le choléra. L'hépatite, terme général désignant l'inflammation du foie, a un certain nombre de causes infectieuses et non infectieuses. Il y a lieu de signaler que l'eau transportée et stockée dans ces citernes plastiques ayant contenu des produits chimiques ou non alimentaires est cancérigène et hautement toxique pour les consommateurs. C'est à ce titre que la sonnette d'alarme vient une nouvelle fois d'être tirée par la direction de la Santé qui met en garde contre la consommation à long terme de l'eau des citernes «jetables» utilisées pour le transport de produits hautement cancérigènes comme les résines et les liquides de coupe. Le service de la Prévention avertit que l'exposition à long terme et à des fortes concentrations à des particules chimiques présentes dans l'eau potable transportée dans ces citernes accroît les risques de plusieurs types de cancer, essentiellement le cancer de la vessie, du foie et du rein. Le risque est plus important pour les enfants et les femmes (en âge de procréer et pendant la grossesse).