Malgré les instructions du ministère de l'Intérieur appelant à la réhabilitation et l'ouverture des centres de colonie de vacances au profit des familles, peu de centres ont ouvert leurs portes cet été au niveau des plages de la corniche oranaise. Selon un constat établi au niveau de plusieurs plages, à l'image de Bouisseville, Trouville, St-Germain, Aïn El-Turck, Bousfer-plage, etc., les centres qui accueillent cet été des enfants et des familles se comptent sur les doigts de la main. La criarde insuffisance des lieux de vacances pour les colons dans la contrée côtière d'Aïn El-Turck s'est encore lamentablement illustrée en cette période estivale, et ce au détriment, fort malheureusement, de centaines d'enfants. Cette incartade, qui aurait pu être évitée avec un esprit plus au moins créatif et un certain sens de responsabilité, a privé ces enfants, issus, dans leur grande majorité, de familles de smicards et donc qui ne sont pas en mesure de leur offrir des vacances au bord de la grande bleue, ne semble plus, en toute vraisemblance, déranger les consciences. Des établissements scolaires essaimés à travers cette contrée se sont substitués à ces centres de vacances pour tenter de colmater cette brèche. En réalité, la mort lente de ces lieux de vacances a commencé à se manifester dès le début de années 90, avant de s'illustrer à travers l'inexplicable renvoi aux calendes grecques de cette formule de vacances, qui suscitait le bonheur pour les enfants de différentes couches sociales, notamment les plus modestes. Au cours de ladite période, ces centres des colonies de vacances, qui faisaient jadis la joie des centaines d'enfants, ont commencé à disparaître insidieusement dans l'inexplicable indifférence des uns et des autres. Une vingtaine de ces centres était répertoriée dans la seule commune d'Aïn El-Turck alors qu'une dizaine d'autres était recensée sur le territoire des municipalités de Bousfer et d'El-Ançor. Au fil du temps et à la faveur d'une flagrante absence de suivi et de réaction des responsables des entreprises et des APC qui se sont depuis succédé aux destinées des municipalités en question, la grande majorité de ces centres a été livrée aux mignardises de la nature et aux actes de vandalisme avant de se transformer en un lieu de squat pour des familles sinistrées, alors que le peu de ce qui en reste est en passe de connaître le même sort. Le temps des joyeuses kermesses, qui égayaient à l'époque l'ambiance de ces centres, semble malheureusement révolu, et ce pour des raisons liées en partie à la défaillance des entreprises chargées de leur gérance. Selon un interlocuteur bien au fait de ce dossier, contacté par Le Quotidien d'Oran, «le volet finances ne peut être mis en avant pour invoquer cette déplorable situation, qui a fort malheureusement privé des centaines d'enfants d'un séjour au bord de la mer. Il faut plutôt mettre le doigt sur l'absence d'une sérieuse prise en charge du dossier afférent à cette noble activité, qui ne coûtait pas beaucoup d'argent, car elle était exercée généralement à titre de bénévolat par des encadreurs amoureux de leur profession» avant de renchérir avec une pointe de dépit non dissimulée «il est aberrant de constater la disparition de ces lieux de vacances pour ces colons, venus de différentes régions du pays, dont la plupart sont issus de familles ne disposant pas assez de moyens financiers pour offrir à leurs enfants un séjour d'agrément au bord de la mer. Une seule session accueillait à l'époque 400 colons environ. Ce nombre est multiplié par quatre ou cinq, selon la capacité d'accueil du centre». Toujours est-il que pour tenter un tant soit peu de combler ce vide, qui n'est pas censé exister, une petite grappe d'entreprises se démène malheureusement, à la veille de chaque période estivale, pour franchir les difficiles entraves bureaucratiques et arracher les faveurs des établissements scolaires de ladite contrée, et ce afin d'organiser des vacances en faveur des colons de la région Sud du pays dont la majorité n'a jamais eu l'occasion de voir, même de loin, la grande bleue. «Cela n'a jamais été de tout repos, mais nous nous sacrifions chaque année pour cette frange de la population, qui ne suscite pas, à priori, beaucoup d'attention auprès des responsables en charge de ce dossier. C'est aberrant», a commenté avec dépit un animateur dans une colonie de vacances, abordé à ce propos par Le Quotidien d'Oran. Il importe de noter également que les trois centres de colonie de vacances, qui demeurent fort heureusement en activité dans la commune d'Aïn El-Turck, à la faveur d'une formule concoctée par la direction de la Jeunesse et des Sports, DJS, accueille en général dans le cadre d'une action de solidarité des enfants sahraouis et/ou du Sud.