L'association dirigée par le guide spirituel de la Tariqa Alawya, cheikh Khaled Bentounès, a dénoncé la violente campagne de milieux politiques et religieux marocains contre son association, et qui veulent en attribuer la paternité au Maroc. Dans un communiqué daté du 20 août dernier, l'association internationale soufie Alawya, ONG internationale avec statut consultatif spécial auprès de l'ECOSOC (Conseil économique et social de l'ONU), a dénoncé 'la campagne calomnieuse qu'elle subit en ce moment par médias interposés'', estimant que cette campagne est 'indigne et nous la dénonçons avec toute notre vigueur''. Signé par Hamid Demmou, président de l'AISA, le communiqué indique que l'association a découvert 'avec consternation l'attaque scandaleuse et diffamatoire dont est victime son président fondateur et président d'honneur, le cheikh Khaled Bentounès''. En fait, explique l'AISA, 'cette agitation, dont le chef d'orchestre est monsieur Said Yassin, remonte à 2010, le jour où le cheikh Bentounès et le Conseil des moqadems du Maroc ont pris la décision de lui retirer leur confiance en annulant officiellement la procuration générale que cheikh Bentounès lui avait précédemment donnée en 1977, pour le représenter auprès des instances officielles au Maroc. Depuis cette date, il ne cesse par tous les moyens, le mensonge, la diffamation, la désinformation auprès des médias et de l'opinion publique, de le discréditer. Il est même allé jusqu'à créer de toutes pièces une branche concurrente appelé la Tariqa Alawiya al maghribia en utilisant le faux et l'usage de faux'', indique le communiqué. L'AISA en appelle ainsi aux 'autorités marocaines à faire toute la lumière sur les agissements de cette bande d'usurpateurs criminels qui en est à l'origine et qui essaie de créer de toutes pièces une situation pour opposer l'Algérie et le Maroc à travers les membres de la Tariqa Alawya, tout en voulant faire main basse sur les nombreuses zaouïas que compte la Tariqa Alawya au Maroc''. 'Nous mettons en garde la presse marocaine contre les mensonges et la diffamation dont elle s'est faite l'écho et nous l'appelons également à jouer son rôle en donnant la parole à la partie adverse pour faire éclater la vérité'', souligne encore l'AISA, qui ajoute que 'nous mettons toute notre confiance dans les autorités et instances marocaines et espérons que très rapidement la vérité sera connue de tous''. Cette affaire est partie d'une lettre, portant un faux sceau du ministère marocain des Affaires religieuses et des Waqfs, datée de 2013, attribuant au chef de la zaouïa Al Alawya, Khaled Bentounès, de vouloir s'emparer de la Tarika au Maroc. Très vite, l'affaire se politise et la justice est saisie par une plainte du département de M. Ahmed Toufik sur cette lettre, portant un faux sceau de ce ministère pour 'essayer de s'emparer de quelques zaouïas se trouvant au Maroc et de faire main basse sur la Tariqa Alaouite marocaine'', écrit la presse marocaine. C'est le quotidien arabophone Assabah, propriété du groupe multimédia L'Economiste, qui rend publique cette affaire le 10 août dernier, en affirmant détenir une copie de cette plainte, expliquant que les responsables de la zaouïa (marocaine) 'ont exprimé leur étonnement après avoir découvert une lettre datant de janvier 2013, portant le sceau du département d'Ahmed Toufiq et les informant que l'Algérien Adlan Khaled Bentounès est le nouveau cheikh de la Tariqa El Alawiya Echadilia Eddarkaouia''. La réponse de l'AISA relève ainsi que 'concernant la fameuse lettre datant de janvier 2013 portant le sceau de monsieur le Ministre des Affaires religieuses Ahmed Toufiq dont la presse (marocaine, ndlr) a fait mention, le cheikh Bentounès a été entendu par la police judiciaire de Taourirt (nord du Maroc, ndlr) à laquelle il a demandé de poursuivre son enquête pour savoir qui en était l'auteur». «A ce sujet, une plainte a été déposée par le cheikh Bentounès auprès des autorités judiciaires marocaines à Tanger contre Said Yassin et la bande d'escrocs autour de lui'', ajoute par ailleurs le communiqué de l'AISA. Une affaire de plus à mettre sur le compte des mauvaises relations actuelles qu'entretient le Palais royal avec les pays voisins. Car depuis plus d'un siècle, à l'époque de cheikh Ahmed Ben Mostafa al Alawi (1869-1934), la Tariqa Alawya jouit d'une renommée et d'une honorabilité irréprochable au Maroc, comme dans le reste du monde. Actuellement, plus de 25 zaouïas Alawya existent à travers le territoire marocain dont les plus anciennes remontent aux années 1920. C'est à la mort de son père, le cheikh Hadj al-Mahdi Bentounès, guide spirituel de la confrérie soufie Alawya, le 24 avril 1975, que Khaled Bentounès, de retour en Algérie pour l'inhumation de son défunt père, se voit confier par le conseil des sages la direction de la Tariqa. Il est, depuis, le 46e maître spirituel de la confrérie soufie Alawya.