Jamais les Etats-Unis n'ont été simultanément engagés sur autant de fronts chauds qu'ils le sont aujourd'hui. Ce qui est révélateur de la vision impérialiste qui détermine leur politique extérieure. Il ne faut pas compter sur Donald Trump pour, comme il s'y était engagé en tant que candidat à la Maison Blanche, qu'il mette fin à l'interventionnisme planétaire de son pays. Devenu président, il n'a ordonné aucun désengagement américain des foyers de tension où son pays est acteur agissant et les entretenant. Il en a même ouvert d'autres sous différents prétextes qui ont pour noms Cuba, Venezuela et s'applique à attiser ceux qui existaient avant son intronisation. Il en résulte pour les Etats-Unis qu'ils sont placés dans une situation que le révolutionnaire argentino-cubain Ernesto « Che » Guevara a rêvé qu'elle leur soit créée en appelant dans son fameux discours anti-impérialiste adressé en 1967 à la tricontinentale suggérant aux forces révolutionnaires et anti-impérialistes qui la composaient alors d'ouvrir « deux, trois Vietnam » dans lesquels ils s'enliseraient. Paradoxalement c'est l'Amérique elle-même qui aveuglée par son statut d'hyperpuissance exauce le vœu du « Che ». Où en est-elle en effet sinon empêtrée dans des crises internationales ou des conflits armés qu'elle est en peine de régler ou de conclure à son avantage. Donald Trump a beau muscler la position américaine sur les unes et les autres, il ne peut pour autant masquer l'impuissance de son pays à le faire, confronté à des adversaires résolus à ne plus accepter l'hégémonisme américain sur la planète. La Russie, la Chine, l'Iran et maintenant la Corée du Nord pour ne citer que les Etats qui contestent ouvertement le rôle impérialiste des Etats-Unis ne sont pas des puissances susceptibles de s'incliner devant les menaces et les sanctions brandies contre elles par le président américain et son administration. Quant à passer à l'acte militairement contre l'un de ces pays, Donald Trump même pour imprévisible qu'il paraisse ne s'y lancera probablement pas en raison du risque en retour que cela entraînera pour son pays et dont l'opinion américaine en refusera les conséquences. Le président et l'establishment militaro-politique américains refusent d'admettre la réalité dans le monde qui est que la politique internationale basée sur la reconnaissance du rôle dirigeant unilatéral des affaires du monde que leur pays s'est arrogé dans le sillage de la disparition de l'Union soviétique ne tient plus la route. Pour aussi puissants qu'ils restent militairement et économiquement, les Etats-Unis n'en ont plus les moyens de l'imposer. D'autant que le côté aventureux pris par cette politique a fini par provoquer contestation et critiques de la part d'alliés mêmes de l'Amérique. Avec un président fantasque comme l'est celui de la plus grande puissance de la planète, l'on ne peut exclure que les Etats-Unis s'abstiendront de faire usage de la force contre ceux qui font obstacle à l'hégémonisme auxquels ils s'accrochent. Mais alors les « feux » que leur promet Trump de façon irréfléchie embraseront le monde et l'Amérique comprise. Cette quadrature du cercle, le président américain doit penser à sa résolution avant de lancer son pays dans l'aventure.