Les pompiers d'Oran campent obstinément sur leurs positions et promettent d'aller jusqu'au bout pour aboutir à la satisfaction des revendications, à savoir le départ du directeur général, le colonel Feroukhi. En sit-in depuis lundi matin, les sapeurs-pompiers ont dressé des tentes et passé la nuit devant la direction générale de la cité Emir Abdelkader. Hier matin ils étaient près de 500 agents de différents grades de et de différentes unités. Ils ont été rejoints par quelque collègues des autres wilayas comme Aïn-Temouchent en guise de solidarité, a-t-on constaté sur place. Les protestataires ont reçu la visite du wali d'Oran, qui a essayé de les calmer en promettant de prendre en charge leur doléances. Aussi, une commission d'enquête constituée de trois membres a-t-elle été dépêchée à Oran lundi. Lors de leur entretien avec les protestataires, les membres de la commission ont promis d'écouter toutes les parties pour qu'il n'y ait aucune injustice. Et ils ont expliqué qu'il y avait «une procédure à suivre pour que justice soit rendue et que tout soit équitable». Des représentants des protestataires étaient aussi attendus hier après-midi pour une rencontre avec le wali. A l'heure où nous mettons sous presse, les sapeurs-pompiers sont toujours devant le siège de la direction générale de wilaya. Ils réclament toujours le départ du colonel Feroukhi. «Nous sommes décidés à aller jusqu'au bout cette fois-ci pour faire aboutir les revendications de la base et mettre fin à une hogra qui n'a que trop duré», selon leurs termes. Les protestataires affirment que l'effervescence à la direction de la Protection civile a pour origine «les agissements et les dépassements du directeur». Ce mouvement de protestation des pompiers, qui a été décidé pour revendiquer le départ du directeur de wilaya, se poursuivra dans la durée, selon les pompiers qui attendent impatiemment les résultats de l'enquête déclenchée par la direction générale. En plus du départ du directeur leurs revendications incluent également le règlement définitif au problème de retard des paiements des frais de certaines missions de déplacement depuis 2016 pour certains agents, la célérité dans la remise de documents administratifs, de bénéficier de façon automatique de deux jours de récupération à la suite d'une journée de garde et qu'elle ne soit en aucun cas différée. Ils réclament aussi la mise en place de quelques commodités et l'amélioration des repas et la création d'une commission des œuvres sociales. Avant-hier, dans une déclaration à la presse, le directeur de wilaya de la Protection civile a soutenu que ce mouvement de protestation a été motivé par «le refus de certains éléments de respecter les normes de discipline dans ce corps». Il a dit soupçonner une «machination» orchestrée par des éléments qui devront comparaître prochainement devant les commissions de discipline au niveau de la centrale pour «manquement à la discipline et aux règlements en vigueur au sein de la Protection civile». Il a ajouté qu'il avait intenté, il y a près de quatre mois, une procédure judiciaire à l'encontre de certains agents pour «injures sur des réseaux sociaux», tout en appelant à dépêcher une commission du siège central pour «enquêter sur la véracité des déclarations des deux parties en conflit».