Le ministre de l'Energie, Mustapha Guitouni, se déplacera à Moscou pour prendre part aux travaux de la 19ème réunion ministérielle du Forum des pays exportateurs de gaz (FPEG). Un rendez-vous sur fond des activités de la «Semaine russe de l'énergie», une manifestation internationale qui débutera aujourd'hui avec pour thème central «L'énergie pour la croissance mondiale», consacrant l'examen de la question énergétique dans le monde. La 19ème réunion du FPEG, prévue à huis clos sous la présidence du ministre russe de l'Energie, Alexander Novak, devra s'intéresser particulièrement à la situation du marché mondial du gaz et sur l'élaboration d'un plan de travail quinquennal pour le Forum pour la période 2018-2022. Au menu également, l'examen des préparatifs du 4ème sommet du FPEG prévu le 24 novembre prochain à Santa Cruz de la Frontera, en Bolivie. L'élection d'un nouveau secrétaire général en remplacement du SG sortant, l'Iranien Mohammed Adeli, est aussi à l'ordre du jour. Plusieurs communications, tables rondes et débats sont prévus lors de ce rendez-vous avec, et selon les organisateurs, environ 50 événements d'affaires, à caractère local et international, au programme officiel. Ce dernier concerne, outre la capitale russe, la ville de Saint-Pétersbourg qui accueillera un Forum international du Gaz (4 au 6 octobre). Des experts russes et étrangers de divers pays participeront à l'événement aux côtés des représentants de compagnies étrangères activant dans les différents secteurs de l'industrie. Des conférences-débats sur les nouvelles tendances du marché mondial de l'énergie et ses perspectives de développement, sur la sécurité et l'efficience énergétique en matière d'écologie, ainsi que sur l'innovation dans le domaine de l'énergie constituent, entre autres, les principaux points inscrits à la rencontre de Saint-Pétersbourg. La réunion ministérielle du FPEG se tient alors que le marché mondial est fortement bousculé par le pétrole et gaz de schiste américain qui ont totalement bouleversé la carte énergétique mondiale. Avec une réduction des coûts d'exploitation de plus de 50% entre 2010/2017, les Etats-Unis sont devenus récemment exportateur avec la réalisation d'importants terminaux gaziers offrant une perspective à l'Europe de ne plus être dépendante du gaz russe mais à des prix plus élevés. Par ailleurs et en ce qui concerne l'Algérie, entre 2017 et 2025, l'équivalent de trois à quatre fois les capacités de ses unités GNL (le GNL représente 30% de la commercialisation mondiale) devront entrer en scène. Plusieurs gazoducs (70% de la commercialisation mondiale se font actuellement par canalisation) sont en voie de réalisation. Egalement en jeu, le retour de l'Iran (2e réservoir mondial de gaz naturel) qui veut se repositionner en Asie et en Europe. Sans oublier le Qatar qui détient le quatrième réservoir mondial de gaz naturel. Les réserves du pays ont été évaluées lors d'un Conseil des ministres de 2015 à 2.700 milliards de mètres cubes gazeux et 10 milliards de barils de pétrole alors que les recettes générées par le gaz représentent environ 33% sur les 97% des hydrocarbures avec les dérivés. Rappelons que le FPEG est une organisation intergouvernementale créée lors de la 8ème session du Forum informel des mêmes pays, tenue à Moscou en décembre 2008. Elle est composée actuellement de 12 pays membres: Algérie, Bolivie, Guinée équatoriale, Egypte, Iran, Libye, Nigeria, Qatar, Russie, Trinidad et Tobago, Emirats arabes unis et Venezuela, ainsi que de sept pays observateurs: Irak, Kazakhstan, Norvège, Oman, Pays-Bas, Pérou et Azerbaïdjan. Les pays membres du FPEG détiennent ensemble plus des deux tiers des réserves gazières de la planète. D'après ses statuts, cette organisation vise à soutenir les droits souverains des pays membres sur leurs ressources en gaz naturel et leur capacité à planifier et à gérer, de façon autonome, le développement, l'utilisation et la conservation des ressources en gaz naturel, de façon durable, efficace et respectueuse de l'environnement, au bénéfice de leurs peuples. Le Forum consacre également le dialogue entre les producteurs de gaz et les pays consommateurs afin d'assurer la stabilité et la transparence du marché gazier et un prix équitable pour ses intervenants.