Le Laboratoire « Les PME dans le développement local » de la faculté des sciences économiques, commerciales et des sciences de gestion, en partenariat avec le Centre de recherche en économie appliquée pour le développement (CREAD) et l'Université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, a organisé au niveau de l'auditorium, et cela durant deux jours successifs, un Colloque international sous le thème « Territoire, entrepreneuriat et innovation : des acteurs pour la relance ? » Selon Ahcene Amarouche, président du Colloque international, professeur en économie, chercheur et directeur du Laboratoire des PME dans le développement local, « l'objectif de ce séminaire international, c'est d'examiner la problématique à 3 éléments qui sont le territoire, l'entrepreneuriat et l'innovation, pour savoir s'ils créent une dynamique économique dans des situations de crise. On a constaté que dans les pays développés, quand des crises économiques se profilent, il y a les petites et moyennes entreprises qui résistent de par leur souplesse; elles arrivent même à supplanter les grandes entreprises. On essayera d'étudier cela sous tous les angles possibles. Le professeur allemand, Dr Hartmut Elsenhans, de l'université de Leipzig, a tenu, quant à lui, à traiter le sujet de sa communication qui a porté sur « L'entreprise phare et promotion gouvernementale de la PME sous-traitance de l'automobile : quelques éléments en Saxe ». Il dira à cet effet : « C'est ce que veulent les Algériens, c'est-à-dire développer l'industrie automobile. C'est possible, mais à condition de considérer les conditions macroéconomiques, et si l'on veut faire des entreprises phares, il faut finir avec la surévaluation du dinar. La question est comment faire avec la dévaluation. Même si l'administration fonctionne, ça ne décolle pas aussi longtemps, il faut mettre fin aux barrières douanières parce que le but est de créer un pôle capable d'exporter ». Il citera l'expérience allemande édifiante dans ce domaine, et particulièrement dans sa région la Saxe dans l'est de l'Allemagne. Le professeur et chercheur, M. Amarouche, reviendra sur la problématique de ce symposium international en informant que « le thème du colloque en objet est peu étudié dans la littérature économique dans ses trois composantes. Il ressort pourtant assez clairement des trois ordres de faits suivants qui ont marqué l'évolution des économies développées depuis une quarantaine d'années. Le premier est la crise de l'Etat-providence dont l'issue est le recul de la gouvernance étatique centralisée. Le second est l'émergence ou le développement de nouveaux acteurs d'implantation territoriale tels que des filiales de grands groupes industriels, des PME, des groupements de producteurs, des sociétés coopératives de salariés et autres entrepreneurs. Le troisième est l'avènement de l'économie de la connaissance annoncée par la naissance de la microinformatique et par les développements de l'ingénierie mécanique et électrotechnique, de l'industrie aéronautique et spatiale, des neurosciences, etc., induisant des innovations jusque dans l'organisation sociale et politique ». S'agissant des 3 axes du colloque, notre interlocuteur poursuivra : « La littérature récente associant territoire, croissance et développement, aborde souvent la question sous l'angle de l'attractivité des territoires plutôt que sous l'angle de la disponibilité des facteurs comme l'enseigne classiquement la théorie économique. Il y a l'innovation qui est au cœur des processus productifs et des formes de gouvernance pouvant s'inscrire dans les objectifs du développement soutenable. L'entrepreneuriat et l'innovation en termes d'emploi, de création de valeur et de gouvernance territoriale. Et il ne faut pas oublier le rôle de la diaspora qui doit être encouragé dans les investissements à impact territorial valorisant : tourisme, mise en valeur des terres et gestion de l'eau, valorisation des produits du terroir et promotion des régions ». Un autre axe non moins important a été également abordé et il est question de « l'expérience algérienne de gouvernance qui, jusqu'à présent, avec la libéralisation économique, ne s'est pas accompagnée de la décentralisation en Algérie. La principale cause de cette situation paradoxale réside dans le fait que l'essentiel des ressources qui alimentent le budget de l'Etat vient de la fiscalité pétrolière. Si la prise en main par l'Etat de l'économie du pays était une nécessité après l'indépendance. La décentralisation paraît pourtant de nature à libérer les initiatives, à promouvoir l'économie locale et à valoriser le potentiel touristique et culturel ». En définitive, les axes traités par les conférenciers peuvent apporter des éclaircissements sur les questions « ayant trait aux incidences de la décentralisation sur l'économie locale, sur les activités à caractère social, culturel et plus généralement sur les solutions locales aux problèmes de la population. Le poids de l'inertie institutionnelle dans le marasme économique en Algérie et les perspectives de sortie de crise. Sur les difficultés de la mise en place de la fiscalité locale et leur impact sur le développement territorial. Le poids de l'inertie institutionnelle dans le marasme économique, et les difficultés de la mise en place de la fiscalité locale et leur impact sur le développement local ». Ce dernier point, qui comporte la fiscalité locale, a fait l'objet d'une communication démonstrative du professeur belge, Patrick Saerens, avocat et enseignant à l'université de Lorraine, qui a porté sur « L'autonomie fiscale au service du développement soutenable : l'expérience belge ». Il fera savoir que l'utilisation de la fiscalité territoriale peut être efficiente dans un contexte de décentralisation, ce qui est en Belgique synonyme de fédéralisme.