La récente décision de la Confédération africaine de Football (CAF) d'ajouter quatre nouveaux membres à son comité exécutif se présente comme une belle opportunité pour l'Algérie afin de récupérer une place stratégique dans l'instance africaine. Cette mesure qui vise à mettre un terme au cumul des mandats, pourrait permettre à l'Algérie de soigner son image et surtout de reprendre quelque peu sa popularité sur le plan continental, après le départ forcé de l'ancien président, Issa Hayatou, qui a entrainé dans sa chute l'Algérien Mohamed Rouraoua. Ce dernier qui avait choisi de soutenir Hayatou, au lieu de se tenir à côté de son «ami» Ahmed Ahmed, a également perdu son statut de président de fédération. Dans un communiqué publié par la CAF, c'est en marge de la prochaine assemblé générale ordinaire, qui aura lieu le 2 février prochain au Maroc, que «ces membres des organes juridictionnels devront être élus». Pour la Fédération algérienne de football, cette décision de la CAF est un défi important sur le plan sportif, mais également stratégique et politique, qui pourrait renforcer la notoriété de Kheireddine Zetchi et de son bureau, face à la «monopolisation» marocaine, qui a pris une position de force avec l'élection du président de la Fédération royale marocaine, Faouzi Lekjaâ, au poste de troisième vice-président de la CAF. En tout cas, l'état de santé du football algérien aujourd'hui nécessite une restructuration de base et une vision portée vers l'avenir. Une candidature algérienne apparaît donc comme un enjeu diplomatique de taille pour l'image du pays. C'est d'ailleurs l'occasion pour l'actuel président de la FAF, Kheireddine Zetchi, et Mohamed Raouraoua d'enterrer la hache de guerre pour se concerter dans l'intérêt commun et tirer dans le même sens dans le but de remettre l'Algérie dans la place qui lui sied à l'échelle africaine. Au fond, l'enjeu est plus grand que le siège au comité exécutif. C'est pourquoi au cours des prochaines semaines, une intense campagne de lobbying doit être menée auprès des différentes fédérations africaines, non seulement par la FAF, mais également par les acteurs du sport en Algérie. Ceci dit, dans un souci purement pragmatique, le choix de Mohamed Raouraoua comme représentant de la FAF à cette prochaine élection est plus indiqué, par rapport à Zetchi. L'ancien président de la FAF, de part sa riche expérience, son vécu et ses relations très proches avec les différents membres du comité exécutif, est capable d'accéder facilement à la CAF, mais cette fois pour le bien du football algérien. Malgré ses aspects négatifs et ses précédentes erreurs, Raouraoua est en mesure de redorer le blason de l'Algérie sur le plan africain et surtout faire face au jeu de coulisses, qui prend une part importante dans le décor footballistique. Il est à noter que le Tunisien Tarek Bouchemaoui, en sa qualité de membre du Bureau de la CAF et de la FIFA, n'est pas concerné par ce poste en raison de cumul de fonctions, tout comme quatre représentants d'autres pays. Cela signifie que le nouveau siège accordé à la zone Afrique du Nord se décidera entre l'Algérie et la Lybie, puisque la Tunisie, le Maroc et l'Egypte sont déjà représentés. L'actuel comité exécutif de la CAF présidé par le Malgache Ahmad Ahmad, élu en mars dernier à Addis-Abeba (Ethiopie), compte 19 membres.