Said Djellab, directeur du Commerce extérieur au ministère du Commerce a affirmé que le rôle des licences d'importation, mises en place en 2016, pour trois produits (automobiles, rond à béton et fil machine) était arrivé à ses limites. Ce système, a-t-il dit dans un entretien, hier, mercredi, à la Radio nationale, «était bon, il y a deux ans, mais plus maintenant». «Les licences d'importation étaient une procédure administrative pour contingenter les importations». Selon lui, le bilan de ce dispositif des licences, qui a été abandonné, officiellement, lundi, par une annonce du ministre du Commerce, est qu'il y a eu des réductions importantes de la facture des importations. Il y a eu des gains de 3 milliards de dollars, importants, selon lui, après la mise en place des licences pour véhicules, le rond à béton et le ciment. Cette dernière disposition des licences d'importations avait été élargie à 22 autres groupes de produits, contribuant à faire l'économie de 2,3 milliards de dollars. La diminution progressive des importations, indique M. Saïd Djellab, a fait passer leur financement de 58 milliards de dollars e,n 2014, à 51 milliards en 2015, puis à 46 milliards en 2016, et à 44 milliards en 2017. Pour autant, il estime que «les licences d'importations ne donnent plus leur effet de réduction, et donc ont montré leurs limites». Mais, ajoute-t-il, «l'impact socio-économique pour les trois produits a fait qu'il y a eu l'installation de constructeurs d'automobiles, on est passé à l'exportation pour le ciment et le rond à béton couvre toute la demande nationale». Pour autant, les licences d'importations ont été maintenues pour les véhicules et les autres produits sont libres d'importation. Selon M. Djellab, il y a «851 produits ou sous positions tarifaires, soit 45 familles de produits.» Il a, cependant, averti qu'il s'agit d'une suspension provisoire» d'importation de ces produits avec un double objectif: toucher d'abord les produits qui ont une valeur ajoutée locale, ensuite il s'agit d'une substitution à l'importation». Il explique qu'il s'agit d' «instruments qui sont adaptés à la réalité économique, c'est une suspension provisoire pour donner plus de marge aux productions locales, et protéger la production nationale par la substitution aux importations par la production nationale». Pour les autres produits pouvant être suspendus à l'importation, ce sera sur requêtes des producteurs, explique M. Djellab. Les produits agroalimentaires sont concernés pour «augmenter la production nationale. On leur donne une marge de 2 à 3 ans», indique-t-il, avant de préciser que les produits de céramique sont, également, concernés par ces mesures de suspension temporaire d'importation, car «la production nationale couvre à 100%, la demande nationale.» Il y a, aussi, les produits de robinetterie, les fruits et légumes, la plasturgie, les préparations alimentaires, les moissonneuses batteuses. «Ces filières sont menacées par l'importation, et donc les producteurs peuvent consolider leurs productions, et dans 2 à 3 ans, ils seront à l'International», a-t-il ajouté. Il a encore expliqué, après l'abandon du système des licences d'importation, qu' «on ne peut gérer une économie dynamique avec des instructions administratives, mais avec des instruments tarifaires, comme les lois antidumping, etc...» M. Djellab a précise, s'agissant de la production nationale, qu' «on a mis un dispositif de sauvegarde, en 2018, et tout opérateur qui sent sa production menacée, peut demander des mesures de sauvegarde». Cependant, «les licences restent en vigueur pour les véhicules», souligne t-il, expliquant que «ce qui est clair, c'est que la licence est là pour organiser un contingent. Il y a une production nationale de voitures et 150.000 voitures, sont prévues, en 2018. Alors, ce sera au gouvernement de décider si on ouvre un contingent ou pas.» Après les 17 milliards de réduction du déficit commercial en 2015-2016, «nous en sommes actuellement à 10 mds». «La licence, c'était pour réduire les importations, et les mesures de sauvegarde visées pour certains produits seront remplacés par des produits locaux, soit 1,4 md de dollars pour ces produits visés», a-t-il relevé. Les produits qui sont concernées par ces mesures de suspension d'importation sont les produits électroménagers, les produits de téléphonie, «pour protéger la production nationale, qui a des perspectives d'exportation». M. Djellab a souligné qu'un prochain décret exécutif va établir les mesures de sauvegarde et les produits concernés, «et tous les opérateurs seront à l'aise». Et, «en juin 2018, on va sortir avec une première feuille de route, sur la diversification des exportations», annonce M. Djellab, selon lequel «seront définies alors les filières qui sont aptes à l'exportation».