En l'absence d'un service permettant d'accueillir des patients, victimes d'explosions, incendies ou accidents domestiques au sein du centre hospitalo-universitaire «Dr Tidjani Damerdji», les grands brûlés (enfants et adultes) de la wilaya éprouvent énormément de problèmes pour se faire soigner à l'hôpital de Tlemcen. Ils sont traités dans des conditions inadéquates aux urgences médicochirurgicales (UMC). Des dizaines de personnes sont victimes de brûlures chaque mois notamment des enfants de moins de 5 ans qui sont les plus vulnérables à ces accidents qui surviennent en premier lieu dans les cuisines où les fours, l'huile chaude et l'eau bouillante menacent. Les séquelles physiques et psychiques peuvent être très graves. Sans parler de la douleur, insupportable. «Avec tout le respect que nous devons au personnel médical et paramédical des urgences médicochirurgicales qui font tout pour accueillir et soigner ces patients, il n'y a pas où mettre les grands brûlés. Il faut au minimum une structure de 6 lits disponibles pour les accueillir de façon satisfaisante.Même les UMC du CHU sont désormais saturées. Il arrive que les patients restent hébergés aux UMC sur des matelas au sol, faute d'espaces pour les accueillir. La situation est vraiment critique pour ces grands brûlés au CHU. Beaucoup de cas de grands brûlés en danger ne sont pas correctement pris en charge par une équipe de choc, faute d'une structure. Un grand brûlé doit être mis sous sédatifs et antalgiques, sous haute surveillance dans une salle réservée aux très grands brûlés, avec un dispositif spécifique pour éviter toute contamination bactérienne. Sans peau, les patients sont en danger de mort, soumis à tous les risques pathogènes. Le cas récent, aux UMC, d'un patient qui a subi l'explosion du système de chauffage au gaz et gravement atteint, qui a suscité l'émotion : faute de place, il a été balloté et traîné d'un coin à l'autre pendant près de quinze jours, puis malgré son état de santé fragile, il a été contraint de regagner son domicile», soulignent des médecins du CHU. Dans le même contexte on nous fait savoir que le traitement des grandes brûlures est quasi absent au CHU de Tlemcen. Nos sources ajoutent qu'il n'existe pas de structure chirurgie plastique et de spécialité où l'on peut réparer les séquelles de brûlures ou de morsure ou encore les séquelles d'accidents ou de chirurgie destructrice après cancer, en particulier le cancer du sein (reconstruction mammaire). «Il faut à tout prix mettre en place une carte sanitaire des urgences des brûlés et des malades relevant de la chirurgie plastique ayant pour support opérationnel des centres de référence et des services de soutien, afin de permettre une prise en charge efficiente des patients grands brûlés. L'unique centre implanté à l'Ouest est celui du CHU d'Oran qui assure la couverture des wilayas d'Oran, Mostaganem, Mascara, Tlemcen, Relizane et Aïn Témouchent. Il faut également assurer au CHU la rééducation fonctionnelle en cas de brûlure des zones fonctionnelles avec appareillage par attelle entre les séances de rééducation ou minerves pour les brûlures cervicales», précisent-ils.