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Un premier pas
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 28 - 01 - 2018

La question mémorielle, versant très important de l'histoire commune entre l'Algérie et la France, a un urgent besoin d'être déghettoïsée. Et de mettre fin à ces souffrances, ces blessures encore béantes de ce côté-ci de cette relation particulièrement dense et en même temps dramatique entre les deux pays. L'épisode douloureux des crânes de résistants algériens, tués et décapités, leurs têtes envoyées comme trophées et objet de curiosité muséale au milieu du 19ème siècle, celui des lumières en France, est là pour rappeler à toutes les bonnes volontés, des deux bords, que la colonisation française en Algérie a été au-delà des limites de ce que l'humain peut supporter.
Aujourd'hui, l'arrivée de jeunes dirigeants de la République française, modernes, ouverts à l'Europe, au monde, aux idées novatrices, décomplexés par rapport à cette question mémorielle qui a cloîtré et tétanisé durant des dizaines d'années beaucoup de politiques et d'historiens français, est de nature à mettre à plat certains dossiers restés dans le congélateur de l'histoire coloniale française. Emmanuel Macron a fait un grand pas vers cette réconciliation autant mémorielle que civilisationnelle à laquelle l'Algérie n'avait de cesse d'appeler. La balle est dans son camp pour libérer enfin un pan douloureux de cette colonisation française en Algérie. Il a déjà fait un premier pas considérable en ouvrant cette boîte de Pandore qui renferme malheureusement encore bien des secrets, bien des dossiers noirs cachés, bien des affaires non classées de 130 ans d'une des plus violentes et inhumaines colonisations.
Reconnaître que la France du 19ème siècle ne s'est pas privée de massacrer des populations entières pour asseoir sa domination en Afrique du Nord, et plus particulièrement en Algérie où des bataillons de soldats français ont été formés à la guerre coloniale, c'est assurément faire preuve d'un grand courage historique et que l'histoire contemporaine saluera comme étant un geste d'une grande portée humaine. Certes, les obstacles à une refonte totale des relations entre Alger et Paris restent encore importants, l'esprit «Algérie française» encore tenace dans les milieux de l'extrême droite et même au sein d'une nouvelle droite qui veut brasser plus large que le Front national sur les terrains de l'immigration et la ségrégation culturelle selon le «faciès». Mais, aujourd'hui, il faut prendre la bonne mesure et se féliciter de ce geste courageux, historique, de profonde portée politique du président français qui va libérer, presque deux siècles après, la mémoire séquestrée de résistants algériens et conservée dans d'obscures tiroirs d'un musée, loin de leur patrie.
Le geste est à saluer autant que cette volonté des deux pays de relever l'énorme défi de ne plus se regarder en chiens de faïence, mais comme deux partenaires parfaitement capables de se comprendre, de discuter, de s'écouter, de s'entendre sur des dossiers politiques difficiles, sensibles, et de progresser pour une plus grande intégration des deux sociétés. Des ponts multisectoriels entre les deux pays sont possibles. La restitution officielle des crânes de résistants algériens sera un moment très fort de cette relation nouvelle entre Alger et Paris. La question mémorielle avec également la restitution des archives algériennes sera moins douloureuse et sera dès lors un autre matériau pour forger une histoire commune nouvelle. Le premier pas a été franchi, ni par la droite ni par la gauche françaises, mais une nouvelle génération de politiques qui ne veulent plus rester otages d'un passé douloureux dont ils ne veulent pas assumer les lourdes responsabilités, mais en sont quand même les dépositaires.


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