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Skikda: Les chirurgiens observent un sit-in
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 05 - 03 - 2018

L'établissement hospitalier (EH) ‘Abderrezak Bouhara' de Skikda, a vécu, hier, un évènement particulier caractérisé par un sit-in des chirurgiens, en réaction à l'instruction émanant du directeur de la Santé, leur intimant l'ordre de réaliser, non seulement les césariennes d'urgence mais également les césariennes prophylactiques, un domaine qui sort pourtant du cadre de leur compétence.
En effet, au cours de leur rassemblement, ils ont tenu à dénoncer la mesure prise par le directeur de la Santé, qualifiée par certains, comme un abus de pouvoir car la césarienne est un acte du ressort d'un gynécologue et non pas d'un chirurgien, soutenant par ailleurs, qu'ils n'ont jamais rechigné à intervenir dans les cas d'urgence. Ils ont avancé des cas concrets de chirurgiens condamnés par la justice pour avoir pratiqué des césariennes, alors qu'ils ne sont pas habilités et c'est pour cette raison qu'ils qualifient la note du directeur de la Santé d'arbitraire, car les exposant au risque d'être poursuivis, pénalement, en cas de complications graves. « Cette note transmise au directeur de l'Etablissement hospitalier pour application, se réfère à une ancienne circulaire ministérielle, datée du 05/06/2007, dépassée par le temps », affirment les protestataires qui soulignent qu'on y lit, en substance, que : « le chirurgien formé à la césarienne peut intervenir… ». Et c'est là justement où le bât blesse car cette précision émane du DSP, lui-même qui semble ne pas lui accorder d'importance particulière car elle vient conforter le bien-fondé des appréhensions des chirurgiens qui doivent bénéficier, au préalable, d'une formation spécifique qui leur permet d'intervenir dans les césariennes… Ils ont, en outre, déclaré que le DSP a opposé une fin de non-recevoir à une demande d'audience et qu'en lieu et place, il a opté pour des mesures de rétorsion, en dépêchant deux inspecteurs pour vérifier l'exactitude des protocoles opératoires réalisés durant l'année 2017 et qui lui ont été transmis par l'hôpital. Actuellement, l'atmosphère est tendue et rien ne semble indiquer une issue proche à cette crise, d'autant que jeudi dernier déjà, un autre rassemblement de deux heures, observé par 17 chirurgiens, n'a rien donné. « Même le P/APW qui est passé à côté de nous, n'a même pas daigné se renseigner au sujet de notre mouvement », a soutenu un des chirurgiens. Les frondeurs se disent ouvert au dialogue et à la concertation seule alternative pour mettre fin à une situation qui n'a que trop duré et surtout à la pression endurée par les chirurgiens de l'hôpital de Skikda qui semble vivre une éternelle hémorragie de praticiens, au moment où il en a le plus besoin.

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