Les étudiants de l'Ecole nationale supérieure (ENS) ont observé, hier, un sit-in devant la direction de l'Education pour dénoncer l'indifférence manifestée à l'égard de leur revendication, qui se limite essentiellement au recrutement au niveau des wilayas de domicile des étudiants à l'issue de leur cursus universitaire. Ils étaient moins nombreux cette fois-ci, relativement aux marches imposantes qu'ils ont pris l'habitude d'organiser chaque semaine au centre-ville de Constantine, mais cela ne les a pas pour autant dissuadés de se rassembler devant la direction de l'Education pour crier leur colère contre les deux ministères, l'Education nationale et l'Enseignement supérieur. « Nous n'abandonnerons pas notre revendication d'être recrutés au niveau de nos wilayas de résidence à la fin de nos études », font savoir les manifestants. Sollicitant dans ce cadre l'intervention du président de la République pour les aider à satisfaire leur demande, à savoir «l'application de l'article 4 de la convention passée avec l'Education nationale, en l'occurrence le recrutement dans la wilaya de résidence des étudiants de l'ENS, composés dans la grande majorité de filles, qu'il n'est pas possible d'envoyer loin de chez elles, avec tous les problèmes de logement, de sécurité », plaide-t-on. Notons que les étudiants, en grève depuis quatre mois, ont « vidé » les salles de cours de leurs chaises et tables. Dans la nuit du lundi à mardi, des grévistes ont vidé les salles de cours à l'université 3' Salah-Boubnider, faisant sortir les chaises et les tables dehors, dans les couloirs, pour faire savoir qu'il n'y aura pas de retour aux études sans la satisfaction de leur revendication. Selon des sources proches de ce mouvement, cette action radicale a été menée par certains grévistes en réponse à la volonté de reprise des cours, exprimée par de nombreux étudiants, « dans le but de leur enlever l'idée d'un retour aux amphis de leurs têtes », affirme-t-on. Chose qui expliquerait leur nombre considérablement réduit lors de la manifestation d'hier. De nombreux étudiants sont lassés par une si longue protesta, qui n'a rien rapporté de mieux qu'une année blanche qui se profile à l'horizon.